La peur de perdre son emploi peut nous plonger dans une anxiété chronique. Pourtant, cette anxiété nous affaiblit, nous épuise, nous fait perdre la concentration. Cet état d’épuisement est la cause d’une augmentation des erreurs dans notre travail, ce qui renforce la crainte d’être licencié. Voici 4 pistes qui vous aideront à vaincre la peur de perdre son emploi.
Ça nous est tous arrivé à un moment ou à un autre de sentir une sorte de danger sur notre situation au travail. Ce qui peut être très effrayant. Il peut y avoir des raisons tangibles, concrètes, comme dans le cas où votre nouveau chef vous a clairement dans le nez, ou des motifs plus flous, comme une restructuration dans votre entreprise ou une situation de crise économique dans votre secteur professionnel.
L’anxiété nous fait perdre de l’énergie
Le problème, c’est que ça génère beaucoup d’anxiété. Quand on est trop souvent inquiet, notre cerveau limbique provoque une réponse de stress d’inhibition ce qui entraine des changements physiologiques dans notre corps avec des conséquence graves comme une baisse d’énergie, des problèmes de mémorisation et de concentration, un sommeil perturbé, plus d’irritabilité. Il est donc essentiel de sortir de cette anxiété, car c’est en fait elle qui va nous fragiliser, nous déconcentrer au travail et nous poussez à commettre des erreurs.
S’inquiéter d’être viré n’est pas la bonne façon de faire face au danger, au contraire, cet état d’anxiété peut même participer au fait que nous ne donnons plus satisfaction. Et si malheureusement ce qu’on craignait arrive, et qu’on perd son travail, on n’arrivera plus à faire face à cette situation tellement on a perdu d’énergie. La clé, c’est donc de sortir de cet état de peur pour retrouver la confiance, l’estime et l’énergie dont on a besoin, que ce soit pour garder son job ou pour en retrouver un.
Téléchargez gratuitement le guide « Dix conseils pour se libérer du stress » : 16 pages d’exercices concrets pour réduire votre stress au quotidien.
L’anxiété de perdre son job augmente le risque de perdre son job
Les raisons d’avoir peur du licenciement sont légitimes au vu de tous les enjeux que ça comporte. Le travail est au centre de notre vie. Et il est aussi vrai que la situation du monde du travail a complètement changé ces dernières décennies. Les crises économiques qui se succèdent ont provoqué un mouvement de restructuration qui touche la majorité des secteurs et des entreprises. Les organigrammes sont chamboulés, les métiers changent, les employés sont licenciés. A chaque annonce de restructuration dans une entreprise, c’est 100% des collaborateurs qui angoisse de perdre son emploi. La crainte de perdre son emploi est donc très présente aujourd’hui, mais il faut s’en libérer pour 2 raisons essentielles.
La première, c’est que l’anxiété de perdre son job augmente le risque de perdre son job. Pourquoi ? Parce pour votre cerveau ne fait pas la différence entre la fiction et la réalité. Pour lui, il n’y a pas une grande différence entre perdre son emploi et avoir peur de le perdre. Ce qu’il imagine, il le vit. Donc quand vous êtes anxieux à l’idée d’être licencié, vous l’êtes vraiment au niveau de votre état mental et physique : vous êtes apathique, nerveux, angoissé, inquiet, dans un inconfort physique et mental. Et c’est ce qui vous fragilise.
J’ai déjà aidé plus de 5000 personnes à sortir du stress et par exemple, certaines personnes m’expliquent qu’elles sont tellement inquiètes qu’elles font 2 à 3 heures supplémentaire par jour pour vérifier qu’elles n’ont pas fait d’erreur. A cause de leur anxiété, elles sont encore plus épuisées par toutes ces heures au travail, sans repos, donc elles font plus d’erreurs. Pour peu qu’elles reçoivent ensuite une remarque de leur manager, c’est pire, ça génère encore plus d’angoisse, plus d’heure supp, plus d’erreur. Le cercle vicieux. Il n’est pas facile de rester zen dans ce monde en crise et en perpétuel transformation. Mais rester dans l’anxiété permanente n’est pas une solution.
La deuxième chose à comprendre, c’est que la crainte de perdre son job vous déstabilise ce qui vous rend fragile. L’être humain a besoin de stabilité, il est allergique à l’imprévisibilité. Les dernières crises que nous avons vécues, ou vivons encore, ont renforcé cette impression que tout ne tient qu’à un fil, que nous pouvons perdre notre job à tout moment. Les deux ans de pandémie de coronavirus, suivi par le conflit en Ukraine et ses retombées sur les prix des matières premières, l’inflation et la chute des cours boursiers, ont créé un sentiment diffus de fragilité et de pénurie. Le cerveau préfère ne pas perdre que gagner. Donc dans ces moments, le cerveau est encore plus attentif à l’idée de ne pas perdre. Comme il est en charge de votre survie, il vous pousse à explorer encore et encore les pires scénarios afin que vous soyez prêt à affronter les pires situations. Mais là aussi rester dans l’anxiété permanente n’est pas une solution, bien au contraire c’est ce qui vous fragilise.
Alors comment faire pour échapper à cette crainte d’être viré ?
Voici 4 pistes pour diminuer la peur de perdre votre emploi :
1. Déterminer la probabilité de perdre votre emploi
D’abord, il faut bien évaluer la probabilité qu’un licenciement vous touche. On a souvent des inquiétudes vagues et diffuses, mais on ne fait pas l’effort de les confronter à la réalité. Posez-vous quelques questions pour diminuer ce flou. Sur quoi basez-vous vos inquiétudes ? Sont-elles fondées ? Quelle est la probabilité qu’un licenciement vous touche ? 100% ou 10% ?
Très souvent, il n’existe pas de raison concrètes d’être inquiet de perdre son job. En prenant conscience que votre inconscient s’accroche à des éléments vagues et peu précis, comme une crise économique, des bruits de couloir, des changements à la direction, des prévisions médiatiques comme actuellement avec la fin prévue de nombreux métiers provoquée par le développement de l’intelligence artificielle, cela va diminuer vos anxiétés. En voyant de manière rationnelle, qu’il n’y a rien d’objectif dans vos craintes, et surtout rien sur lequel vous pouvez agir, vous pouvez recentrer votre énergie sur ce qui va vous aider vraiment : la gestion de vos émotions et de votre stress pour ne pas laisser votre physiologie vous fragiliser. Et affronter les éventuels problèmes grâce à l’action
2. Développer un plan d’action concret et le réaliser
S’il existe des raisons plus ou moins objectives que votre poste est en danger, par exemple si vous êtes en conflit avec votre hiérarchie, si l’entreprise connaît des difficultés financières, si des projets de délocalisation ou de sous-traitance d’activité ont été annoncés, ou si vous n’arrivez pas à atteindre vos objectifs, il est important d’affronter la réalité. En général, on a tendance à se détourner de ce qui nous fait peur. Ce sont des stratégies d’évitement, comme quelqu’un qui a peur de l’avion et qui ne le prend plus, ou qui a peur des araignées et quitte la pièce dès qu’il en voit une. Ces stratégies d’évitement soulagent sur le court terme, mais renforcent l’anxiété à long terme.
Dans ce cas, comment affronter la réalité ? En développant un plan d’action concrètes et le réaliser. Ça peut être faire un bilan de compétence pour voir vos forces et vos faiblesses, puis rédiger un CV attractif et moderne – à quand remonte la dernière fois que vous avez rédigé votre CV ? – puis faire une étude de marché pour évaluer vos opportunités, relancer votre réseau. Toutes ces initiatives vont renforcer votre sensation d’être en action, et le cerveau préfère se sentir en action qu’immobilisé. Donc restez dans l’action, soyez mobile, continuez à vous impliquer. Le mouvement vous offre une sensation de contrôle et de maîtrise de votre futur.
3. Renforcer votre confiance
Pour diminuer la peur de perdre notre job, il faut entretenir la meilleure réponse face à l’anxiété, qui est la confiance. Mais la confiance ne se décrète pas, ce n’est pas quelque chose qui vient sur commande, comme si on se levait le matin en se disant « aujourd’hui je ne serai pas peureux mais courageux ». Ces sentiments de peur ou de courage sont nichés en profondeur, c’est dans l’inconscient que ça se passe. Il faut donc informer l’inconscient que nous gardons le contrôle sur notre environnement. Pour augmenter et entretenir un état de confiance au travail, voici quelques conseils :
Faites-vous confiance quant à la qualité de votre travail et sur ce que vous apportez à l’entreprise. Pour cela, je vous propose de le faire au quotidien, à la fin de la journée de travail. A ce moment, vous avez deux piles sur votre bureau. La pile de ce qu’il vous reste à faire, elle est souvent imposante et c’est elle que vous regardez. En vous focalisant sur ce que vous n’avez pas eu le temps de faire, vous informez votre inconscient que votre journée a été un échec. C’est pour ça que vous continuez à penser au travail alors que vous êtes chez vous. Je vous invite à regarder l’autre pile, celle des choses que vous avez faites. Cette pile est aussi importante, peut-être plus haute que l’autre, mais vous ne la voyez pas. En fin de journée, faites donc le bilan de tout ce que vous avez fait, et félicitez-vous en vous tapant sur l’épaule. Ce petit exercice quotidien va renforcer votre confiance que vous êtes actif et productif.
Rappelez-vous que quand les choses changent, il y a aussi des opportunités. Entretenez la confiance en votre capacité d’adaptation. Vous vous êtes déjà sorti de coups durs, vous avez déjà vécu des restructurations, et vous avez ensuite retrouvé votre équilibre. Il suffit de penser à la crise du covid. Nous avons traversé individuellement et collectivement la pire crise sanitaire et économique. Mais nous avons surmonté cette crise, grâce à de nombreuses capacités. Cette expérience, même si elle a été désagréable, vous a prouvé que vous pouvez vous adapter.
4. Diminuer l’anxiété
Dans les personnes que j’accompagne, j’entends beaucoup de souffrance au travail. Alors on peut se demander Pourquoi craindre de perdre son travail, alors qu’aujourd’hui le travail peut être une source de beaucoup de stress, de pression psychologique, d’épuisement. Un engagement professionnel peut nous coûter très cher, en termes d’énergie consacrée et de risque sur la santé mentale. J’ai entendu beaucoup d’histoires qui parlent de pression sur le chiffre, d’objectifs en hausse alors que les ressources sont en baisse, de trop de voyages et de soirées consacrées au travail, de manque d’écoute de la part de la hiérarchie, de coups bas entre collaborateurs, il y a aussi du harcèlement, du mobbing, des collègues qui râlent et sont négatifs sur tout, le bruit dans les open space.
Alors bien sûr, c’est la face sombre du travail, et heureusement ce n’est pas toujours comme ça et on peut s’épanouir dans le travail. On pourrait penser que seuls ceux qui s’éclatent au travail craignent de perdre leur job, car ils perdraient quelque chose qui leur apporte de la satisfaction. Mais non, même ceux qui souffrent au travail ont peur de le perdre, alors qu’il est la source d’un réel inconfort.
Il est intéressant de constater que cette peur est partagée par ceux qui s’épanouissent dans leur travail et ceux qui en souffrent. On peut donc dire que ce n’est pas la peur d’être licencié dont il est question ici, mais la peur de perdre sa vie : on perd ses ressources financières, on perd son statut social, on perd la sécurité d’une vie stable, on perd la tranquillité que nous apportent certaines tâches routinières, on perd des collègues et une entreprise, dans laquelle on a peut-être travaillé de nombreuses années. Perdre son emploi, c’est ouvrir la porte à un nombre incalculable d’inconnus. Or, le cerveau déteste l’inconnu. Dès qu’il perd ses repères, il génère de l’anxiété. Face à tant d’inconnus, le cerveau évalue tous les risques possibles et retient les pires. La clé pour sortir de ce cercle vicieux et se libérer de la peur de perdre son job, c’est donc de diminuer l’anxiété, il faut apprendre à mieux contrôler votre mental en évitant le trop-plein de pensées négatives. Ne ressassez pas en boucle des morceaux d’informations et d’impressions qui vous font penser que vous allez perdre votre emploi. C’est votre imagination qui construit vos craintes et vous fait interpréter la réalité. Votre cerveau croit vous protéger en vous obligeant à regarder le scénario du pire, mais ce n’est plus une bonne stratégie. Trop d’anxiété vous épuise et diminue votre potentiel d’action.
L’anxiété est un sujet en soi, qu’il est essentiel de bien comprendre pour s’en libérer. Si cela vous touche, je vous invite donc à lire cet article sur l’anxiété.
Découvrez la formation digitale “Gestion du stress et de l’énergie
Conclusion
Il est normal de s’inquiéter de perdre sa situation professionnelle, mais cette crainte, si elle se transforme en anxiété chronique, va vous affaiblir et diminuer votre potentiel.
Je vous invite vraiment à faire cet exercice d’évaluation objective du risque d’être licencié. Votre inconscient a besoin d’informations conscientisées, basée sur des informations, sinon il ratisse large et exagère les risques. Si vous avez cette crainte, je vous invite dès maintenant à mettre un pourcentage sur le risque véritable de perdre votre travail. Si vous évaluez par exemple le risque à 5%, ou 10%, c’est trop faible pour engager toutes vos émotions à cause de l’anxiété. Vous mettez en jeu votre qualité de vie et peut-être à long terme votre santé mentale. Et si le risque est très élevé, votre plus grande force sera de savoir gérer votre stress pour être capable de faire face à la situation.
© Denis Inkei, Mind Center
- Écouter l’article en version vidéo en cliquant ici
- Découvrez notre chaine Youtube
- Téléchargez gratuitement l’atelier « Le BEABA de la connaissance de soi »
- Téléchargez gratuitement le test « Je découvre mes 5 besoins »
- Télécharger gratuitement votre guide “10 conseils pour se libérer du stress”
Pour offrir ces conseils à d’autres et nous donner un petit coup de pouce, n’hésitez pas à partager nos articles, merci !
Si vous avez des questions ou un sujet sur lequel vous aimeriez recevoir des conseils, écrivez-nous à : info@mindcenter.ch