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Les stratégies d’évitement

On a tous envie de réussir quelque chose. Réussir l’éducation de nos enfants, réussir notre carrière, réussir notre vie de couple… On s’investit pleinement dans ces projets qui nous font vibrer. On s’engage, on fait des efforts, on sort de notre zone de confort. Parfois, malgré tout, on n’y arrive pas, comme si quelque chose bloquait. Alors que se passe-t-il ?

Voici 4 clés pour déjouer les stratégies d’évitement de notre cerveau, arrêter de stagner et réussir nos projets.

Clé n° 1 : Comprendre les stratégies d’évitement

Lorsqu’on ne réussit pas ses objectifs ou qu’on rencontre des échecs à répétitions – perte d’argent, ruptures, licenciement, conflits… – on a tendance à croire qu’on est malchanceux, incapable ou que le destin s’acharne. Pourtant, bien souvent, il ne s’agit ni d’un problème de chance, ni d’un problème de compétences mais d’un problème d’inconscient. Un blocage à répétition vient souvent d’une stratégie d’évitement qui s’est insidieusement ancrée en nous. Grâce à cette prise de conscience, on peut réussir à déjouer ce fonctionnement pour ne plus en être victime.

Notre corps est régi par deux principes : le plaisir et la douleur. Il nous pousse vers ce qui nous procure du plaisir et nous éloigne de la douleur. Quand notre cerveau détecte quelque chose qui pourrait nous faire souffrir, il enclenche des stratégies d’évitement pour nous protéger. Ce système de protection fonctionne un peu comme un logiciel. Dès que notre cerveau entrevoit une potentielle douleur dans notre vie, « Boom » le programme s’enclenche et les stratégies d’évitement s’activent. Elles peuvent le faire pour nous faire fuir la communication, afin d’éviter la douleur d’un conflit. Ou pour nous empêcher de nous exposer, afin d’éviter la douleur du jugement. Elles peuvent nous faire procrastiner face à notre déclaration d’impôts, pour nous éviter la douleur d’un moment pas très agréable. Ce « logiciel » est programmé par notre environnement familial et culturel, par nos expériences passées et par nos conditionnements et, malheureusement, il peut aller à l’encontre de nos propres aspirations. Par exemple, vous pouvez avoir le désir profond de vivre une relation amoureuse, mais si votre « logiciel » a associé le couple à la douleur, parce qu’enfant vous avez souffert du divorce de vos parents, votre inconscient peut très bien vouloir vous éloigner de cet objectif. Inconsciemment, vous serez attiré par des personnes et des relations non constructives, ce qui vous fera stagner. Ce système de protection est donc totalement contre-productif puisqu’il nous empêche de réussir nos objectifs. La clé, c’est de déjouer ce fonctionnement inconscient pour sortir de ce cercle vicieux.

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Clé n° 2 : Prendre conscience de nos propres stratégies d’évitement

La première chose à faire, c’est de prendre conscience qu’on est empêtré dans une stratégie d’évitement. Le pire danger, c’est de ne pas s’en rendre compte. L’inconscient est très malin, il fait tout pour nous éviter de voir qu’on est justement dans l’évitement. On va trouver des excuses pour justifier des situations ou des comportements, on va accuser l’autre ou l’extérieur, on va faire des actes manqués, s’inventer des histoires. La clé c’est la conscience. Parce qu’en prenant conscience que l’on est dans une stratégie d’évitement, on a déjà fait 50% du travail pour s’en libérer.

Clé n° 3 : Utiliser le « PASS anti stagnation ».

Voici les 4 critères qui prouvent qu’on est dans une stratégie d’évitement.

P assivité

A ttente

S chéma répétitif

S entiment négatif

– Le 1^er critère, c’est la passivité. Sans s’en rendre compte, on ne fait pas d’actions concrètes pour réussir nos objectifs ou on répète les mêmes actions qui ne fonctionnent pas.

– Le 2^ème critère, c’est l’attente. On attend le bon moment, on repousse, on espère que les choses vont s’arranger d’elles-mêmes et finalement le temps passe et rien n’avance.

– Le 3^ème critère, c’est le schéma répétitif. On se retrouve toujours empêtré dans une même situation.

– Le 4^ème critère, c’est le sentiment négatif. On sent au fond de nous que quelque chose ne va pas.

Attention, ces 4 critères vécus de manière séparée sont tout à fait normaux. Tout le monde passe par des moments de passivité où on n’arrive pas à avancer, par des moments d’attente où on procrastine, par des Schémas d’échecs à répétition et par des sentiments négatifs. Mais ces 4 critères, ensemble, sont très souvent la preuve qu’une stratégie d’évitement nous empêche de réussir.

La passivité, une stratégie d’évitement très pernicieuse

Si on est honnête avec soi-même, on peut facilement repérer ces 4 critères. On voit bien que des schémas identiques se répètent, que rien n’avance depuis des mois ou des années, qu’on se sent mal et qu’on stagne. Mais il faut se méfier de la passivité, car c’est une stratégie d’évitement difficile à détecter. Bien souvent, on fait de notre mieux et on a honnêtement l’impression d’être proactif. On ne se rend pas compte que l’on est passif face à nos problèmes. Par exemple, une stratégie d’évitement courante est la fuite de la communication au sein des couples pour éviter la douleur des conflits. On connait tous ce schéma : notre couple bât de l’aile, on sait qu’il y a un problème, on fuit chacun à sa manière en se réfugiant dans le travail, auprès des enfants ou dans des loisirs, on évite la communication, ça explose quand même, on vit une crise, on finit par communiquer, on réussit à se comprendre, on se sent soulager, on se promet de faire des efforts et on se réconcilie. Mais « parler », « se comprendre » et « faire des efforts » ne sont pas des actions concrètes, alors quelque mois plus tard la même situation se reproduit.

Le problème, c’est qu’on confond souvent penser et agir. C’est une stratégie d’évitement qu’on appelle plus précisément l’intellectualisation. On a l’impression d’affronter le problème parce qu’on en parle, on y réfléchit, on l’analyse mais en fait on ne fait rien concrètement pour changer de comportement ou mettre en place de nouvelles actions. On est donc passif et on rentre dans le cercle vicieux de la stagnation.

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Clé n°4 : utiliser les 4 antidotes pour sortir de la stagnation

P assivité : L’antidote est l’action, plus précisément faire de nouvelles actions.

A ttente : L’antidote est la gestion du temps, le fait de poser des deadlines.

S chéma répétitif : L’antidote est se faire accompagner par un professionnel.

S entiment négatif : L’antidote est le plaisir pour retrouver une motivation.

Reprenons l’exemple du couple. Pour réussir à mieux communiquer et éviter la passivité, on utilise :

– L’Antidote n°1 : l’action. On met en place de nouvelles actions, concrètes, pour cesser de fuir la communication. On peut écouter des podcasts, regarder des vidéos ou lire des livres sur le sujet. On peut mettre en place de nouvelles manières de se parler avec des techniques de communication. Communiquer ses ressentis par écrit pour communiquer autrement. Acheter une formation sur la gestion du stress à la base des conflits. Changer nos automatismes en organisant des temps d’échanges autour d’un bon repas pour ne plus les laisser exploser n’importe quand. Etc.

– L’Antidote n°2 : la gestion du temps. On agence ces actions dans notre planning. « Cette semaine, on achète des livres sur la communication. On écoute tous les matins des podcasts sur le sujet dans les transports en commun. Pendant les vacances, on fait une formation sur la gestion du stress pour mieux gérer nos émotions. Dans 6 mois, si nos conflits ne s’arrangent pas, on se fait aider ».

– L’Antidote n°3 : se faire aider par un professionnel travaillant sur l’inconscient avec quelques séances en thérapie de couple, coaching, psychothérapie, sophrologie, hypnose… pour qu’il puisse voir ce que nous-même nous n’arrivons pas à voir.

– L’Antidote n°4 : on active des sources de plaisir. On est actif pour générer du plaisir dans notre couple : vacances, cadeaux, sorties, balades, cinéma… pour rester motivés et compenser cette période difficile.

Avec ce système, il est presque impossible de ne pas y arriver à un moment ou à un autre. En mettant en place ces 4 antidotes et en s’y tenant sur la durée, les stratégies d’évitement vont peu à peu s’atténuer. C’est comme un anti-virus, qui déjoue leur fonctionnement. En étant persévérant, il y aura forcément un moment où ce sera la bonne action, le bon timing, la bonne personne, le bon état d’esprit pour réussir. Et même si pour X raison nous n’arrivons pas à atteindre notre objectif, le jeu en vaut la chandelle car affronter nos stratégies d’évitement nous sort de la stagnation, ce qui nous fait avancer, grandir, évoluer.