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Force mentale : l’erreur qui mène au burnout

La croyance que seul un mental fort nous permet de réussir est une erreur qui peut nous mener au burnout. Dans cet article, vous allez comprendre pourquoi miser uniquement sur votre mental peut être dangereux, comment détecter vos limites énergétiques, et surtout, comment utiliser efficacement la force du mental sans vous épuiser.

Depuis tout petit, on entend des phrases comme :« Donne le meilleur », « Seule la volonté compte », « L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ». Ces croyances façonnent notre vision de la réussite, mais elles nous poussent parfois au-delà de nos limites.

S’inspirer des sportifs de l’extrêmes, vraiment ?

Dans le monde professionnel, on admire souvent les sportifs extrêmes pour leur mental : Mike Horn qui traverse l’Antarctique à pied, Alex Honnold qui grimpe El Capitan sans corde en moins de 4 heures, une face verticale de 900 mètres de haut, ou Diana Nyad qui nage les 165 km entre la Floride et Cuba, une région infestée de requin. Elle a réussi cet exploit à 64 ans, après avoir essayé sans succès depuis l’âge de 20 ans.

Ces hommes et femmes exceptionnels sont pris en exemple pour leur force mentale, leur résilience et leur motivation lors d’exploits extraordinaire. Mais si leur force mentale est indéniable, voici une nuance importante : ces exploits ont une fin, ce sont des performances uniques qui sont l’aboutissement d’une préparation spécifique. Leur mental est mobilisé pour un objectif précis, sur une durée limitée. Le cerveau sait qu’il y aura une fin à l’effort, il peut donc maintenir sa concentration.

Au travail, c’est différent. Les efforts n’ont pas de fin claire. Les jours et les années s’enchaînent. Résultat ? Le cerveau ne sait pas gérer cette absence de limite et bascule dans le stress, puis l’épuisement. On s’inspire donc d’exploits extra-ordinaires pour fonctionner dans l’ordinaire, au quotidien.

La force mentale peut mener au burnout

Quand on mise tout sur la force du mental pour développer notre carrière, pour tenir le coup au quotidien, il n’y a pas de fin.

Les jours se suivent, les années se suivent, toujours à un rythme intense. Là aussi, le cerveau le sait. Sans limite de temps, le cerveau ne sait pas doser l’énergie. Il se pose régulièrement la question de combien de temps il devra maintenir la volonté pour soutenir l’effort. La réponse est souvent les prochaines vacances, ou la retraite, ce qui est loin de le soulager. Le cerveau doute de plus en plus d’y arriver, ne voit pas de ligne d’arrivée et la volonté se transforme en stress, qui lui-même renforce l’épuisement. Alors on doit engager encore plus de force mentale pour tenir encore un peu plus.

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Au bout d’un moment, l’organisme montre des signes de fatigue, on est moins performant au travail, on doute de plus en plus de nos capacités et on s’approche du burnout.

J’ai moi-même vécu ce phénomène. J’ai expérimenté le besoin d’utiliser la force du mental durant des années de compétition dans les arts martiaux. A la base, le cerveau n’aime pas la souffrance et cherche à l’éviter. Pour lui, allez sur un tatami pour combattre, avec le risque de douleur, n’est pas le plus attractif. Il faut donc développer un mindstet combatif, un esprit de samuraï, qui permet de contrer les demandes de l’inconscient. Mais ça c’était pour le combat, le moment de la performance. Avant et après, il n’y avait pas besoin d’être dans cet état d’esprit, on pouvait lâcher la pression et laisser à l’esprit le temps de récupérer.

Mon erreur est d’avoir utilisé le même état d’esprit dans mes études et pour mener ma carrière. Il fallait tous les jours donner le meilleur, même quand j’étais fatigué. Je me levais le matin épuisé, mais j’utilisais mon mental pour me mettre en mouvement et recommencer une journée épuisante. C’était comme ça tous les jours de l’année. J’ai frôlé plusieurs fois le burn out, j’ai développé des problèmes de santé malgré une bonne hygiène de vie, j’étais toujours irrité ou anxieux. Jusqu’au jour où je me suis rendu compte que ce n’était pas la bonne approche, que je ne pouvais pas appliquer tous les jours de l’année l’état d’esprit que j’avais en compétition.

Reconnaître ses limites énergétiques

Alors, comment éviter cette spirale ? Et bien on peut à nouveau s’inspirer de ces sportifs de l’extrême, qui gèrent finement et en priorité leur énergie. Et quand on se questionne sur comment gérer l’énergie dans notre travail, il faut sortir de la logique d’une performance unique et s’inscrire dans le long terme. Tout commence par une meilleure gestion de l’énergie. Voici trois étapes simples pour vous guider :

Observez votre niveau d’énergie : Si vous dormez mal, ressentez des douleurs ou remarquez des changements d’humeur, ce sont des signaux d’épuisement. Écoutez-les, comme un sportif qui adapte son entraînement pour éviter la blessure.

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Rechargez vos batteries : Intégrez des pauses dans vos journées, pratiquez la relaxation ou des activités qui vous ressourcent, planifiez des weekends prolongés pour vous ressourcer. Ce n’est pas du temps perdu, c’est un investissement pour durer.
Projetez-vous positivement : Quand on est épuisé, tout semble insurmontable. Prenez le temps de visualiser des objectifs atteignables et motivants. Cela apaise l’esprit et redonne de l’élan.”*

La volonté est une ressource précieuse, mais elle n’est pas inépuisable. Pour réussir sur le long terme, inspirez-vous des sportifs extrêmes non seulement pour leur mental, mais aussi pour leur gestion de l’énergie. Observez, adaptez et rechargez vos forces.