Comment faire pour ne plus être toujours anxieux? L’anxiété est une émotion qui nous concerne tous, qui nous fait souffrir et gâche notre vie. Dans cet article, vous découvrirez comment fonctionne l’anxiété, ce qu’il se passe au niveau du cerveau, pourquoi l’anxiété nous paralyse et comment combattre l’anxiété grâce à 6 clés.
Qu’est-ce que l’anxiété ?
L’anxiété, on la reconnaît par cette légère sensation de malaise, ce sentiment désagréable d’appréhension et d’insécurité, et par les ruminations et scénarios catastrophes qui envahissent nos pensées.
Quand l’anxiété nous touche régulièrement et qu’elle s’inscrit comme un comportement intégré, ce qu’on appelle l’anxiété chronique. On s’inquiète pour tout, pour notre travail, nos enfants, les vacances, le moindre changement dans notre routine, et s’il nous manque une information pour contrôler la suite des événements, on imagine le pire. Le moindre souci du quotidien est démesurément grossi. C’est très inconfortable à vivre, et c’est surtout dangereux pour la santé.
Sil’anxiété se répète trop souvent, elle devient pathologique et peut impacter notre santé mentale et physique. On l’a vu durant l’épidémie de Covid, le nombre de personne qui souffrent de troubles de santé mentale a été multiplié par trois, à cause de l’anxiété.
Les anxiétés peuvent apparaître de temps en temps, quand on a des changements dans notre vie ou quand on a des problèmes, ou au contraire être très présentes et s’appliquer à n’importe quel sujet. On parle ici d’un trait de personnalité anxieux, ou même de troubles anxieux. De nombreuses personnes pensent que l’anxiété fait partie de leur caractère ou de leur personnalité : « Je suis de nature anxieuse ». Mais n’ont-elles pas forgé elles-mêmes un caractère anxieux à force de l’être ?
Il peut certes y avoir un trait de personnalité anxieux, on le voit chez les enfants, certains sont plus craintifs. Mais souvent, c’est la répétition des pensées anxieuses qui transforment la personnalité. A force de « pratiquer l’anxiété », on crée un phénomène d’accoutumance qui débouche sur la construction d’un caractère anxieux, qui a pour conséquence qu’on s’inquiète pour tout.
L’anxiété concerne presque toujours le futur
L’anxiété n’est pas un phénomène anodin. Ce ne sont pas que des pensées inconfortables, ça n’affecte pas que notre humeur. Trop souvent vécue, l’anxiété affecte nos organes internes et notre système cardio-vasculaire et immunitaire, et cause des dommages au cœur, aux poumons, à l’appareil digestif et au cerveau.
La première chose à comprendre c’est que l’anxiété produit un scénario catastrophe qui concerne presque toujours le futur. Notre cerveau imagine des situations négatives et angoissantes : peur de perdre son travail, d’être malade ou que nos proches tombent malade, de manquer d’argent… Ces pensées se répercutent dans notre corps à travers les transformations physiologiques propres à l’anxiété.
La deuxième chose à comprendre, c’est que l’anxiété, c’est du stress. Comme il est possible de gérer le stress, il est donc possible de gérer l’anxiété, ou d’en diminuer fortement son intensité.
L’anxiété est une réponse d’inhibition qui paralyse
Le stress s’enclenche quand notre cerveau détecte un danger. A ce moment, il active une des 3 réponses programmées pour nous protéger, l’attaque, la fuite ou l’inhibition.
Pour mieux comprendre ces 3 réponses de stress, découvrez notre article sur ce sujet.
L’anxiété provient de la réponse de stress de l’inhibition, qui provoque un changement physiologique dans notre corps pour nous paralyser. Le système nerveux nous met en inhibition, c’est-à-dire en mode « je fais le mort » et un changement hormonal produit une augmentation du cortisol, l’hormone du stress.
L’anxiété dirige nos pensées vers un scénario catastrophe
Le problème avec l’anxiété, c’est qu’on vit vraiment le contenu de nos pensées. Quand on se déroule un scénario catastrophe, on croit juste « imaginer une situation future », sans conséquence sur notre santé. On oublie que si notre corps le vit au niveau nerveux et hormonal et que nos sentiments sont bien réels, la conscience le vit également. Le cerveau ne fait pas la différence entre la fiction et la réalité.
La réponse d’inhibition est déclenchée par notre inconscient qui estime qu’on n‘a pas les ressources pour surmonter une situation. Cette réaction ne va pas arranger les choses, puisqu’elle nous immobilise, un peu comme le lapin pris dans les phares d’une voiture la nuit. Quand on est anxieux, on ne prend pas de décision ni d’initiative, on attend que la situation se clarifie, on perd de l’énergie, on n’a plus d’entrain pour faire des choses simples et amusantes. Il est donc essentiel d’agir pour ne pas rester paralysé et envahit par l’angoisse.
L’anxiété est l’illusion de contrôler le futur
L’anxiété est un phénomène de la conscience. C’est le signe d’une intolérance à l’imprévu. En imaginant le pire, le cerveau a l’illusion de contrôler le futur. Ce n’est pas tant l’inconnu du futur qui nous fait peur, mais nous craignons qu’il se produise des événements qui nous feront souffrir. On a donc peur d’un futur qui tourne mal.
L’illusion, c’est de penser qu’on peut se préparer à affronter n’importe quelle situation pour autant qu’on l’a déjà vécu en pensées. C’est bien sûr une erreur.
L’inquiétude n’a aucun impact positif pour nos protéger du futur. Bien au contraire, en nous paralysant, elle nous empêche d’agir et gâche notre vie présente. Si on compare l’anxiété à une assurance risque, c’est comme payer les primes toute sa vie pour prévenir quelque chose qui n’arrivera jamais.
La probabilité que nos peurs se concrétisent est incroyablement faible. Les études montrent que 92 % de nos scénarios catastrophes ne se réalisent jamais. Pour les 8 % restant, en général on trouve des solutions.
L’anxiété est une mauvaise stratégie pour se préparer à l’imprévu
Premièrement, l’anxiété diminue notre confiance. En vivant trop souvent l’anxiété, on perd la sensation de contrôler notre vie et on baisse notre confiance en nous et en nos capacités à surmonter les dangers.
Deuxièmement, l’anxiété diminue notre énergie. La réponse d’inhibition a pour objectif de nous immobiliser. C’est pourquoi nous devenons apathique, nous perdons notre entrain, nous ruminons et nos pensées nous fatiguent.
Troisièmement, l’anxiété diminue notre capacité d’agir et de prendre des décisions. Le cerveau va provoquer des stratégies d’évitement qui détournent notre attention du problème.
L’anxiété nous prive des capacités dont nous avons le plus besoin pour faire face à un problème : la confiance, l’énergie et la capacité d’agir. C’est donc une très mauvaise stratégie pour se prémunir des dangers du futur. De plus, le manque de confiance, l’évitement et la baisse d’énergie augmentent la tendance à imaginer des scénarios catastrophes et nous empêchent de prendre des risques positifs. Notre cerveau inhibe nos projets, nous sommes plus sensible et irritable, ce qui complique nos relations sociales.
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6 clés pour corriger l’anxiété et ne plus être toujours anxieux
Je dis bien « toujours », car il est impossible de dire « plus jamais ». Il faut accepter que l’anxiété fasse partie de la vie, mais on doit diminuer son aspect excessif et envahissant. L’anxiété est un phénomène qui se produit naturellement quand on a l’impression de perdre le contrôle, et la vie moderne nous donne de nombreuses occasions de le croire.
1) Gardez à distance ce qui génère de l’anxiété
La 1ère chose à faire, c’est de diminuer votre exposition aux inquiétudes. Vous pouvez par exemple faire une pause avec les médias, dont la fonction est de nous informer sur les dangers du monde. Leur consommation est hautement anxiogène, car les médias soulignent ce qui ne va pas. Vous pouvez aussi prendre de la distance avec les personnes pessimistes qui vous entourent et qui pointent votre regard vers tout ce qui est négatif.
2) Reprenez le contrôle de votre mental grâce à la conscience
Pour diminuer vos anxiétés, vous devez être attentif à ce qui circule dans votre tête. Ce n’est qu’à partir du moment où vous reconnaissez une anxiété que vous pouvez agir.
Observez régulièrement vos pensées. Il est difficile d’empêcher un souci d’entrer dans la tête, mais on n’est pas obligé d’y croire. Quand vous détectez une anxiété, vous l’identifiez comme telle en vous disant : « Tiens, mon cerveau me montre le scénario du pire, mais ce n’est pas forcément la vérité ». Ce futur possible est généré par la partie émotionnelle de votre cerveau, utilisez donc votre partie rationnelle pour analyser ce scénario. En prenant conscience, qu’il est peu probable, l’anxiété diminue. Et si le scénario s’avère réaliste, la conscience permet de lutter contre l’inhibition et de garder votre capacité d’action.
3) Augmentez votre confiance
La confiance est le meilleur antidote à l’anxiété. Pour diminuer vos angoisses, il est important de retrouver une confiance dans votre capacité d’impacter votre vie. La confiance n’est pas quelque chose de fixe, qu’on a ou qu’on n’a pas. Elle s’exerce et s’entretient au quotidien grâce à l’action. Rappelez-vous vos réalisations et succès passés, ils sont le socle sur lequel construire un avenir serein.
Ne minimisez pas ce que vous faites au quotidien. Il est important de montrer au cerveau que vous avez des capacités en vous félicitant chaque fois que vous avancez dans vos projets.
4) Travaillez votre énergie
Ne laissez pas l’anxiété et l’inhibition affecter votre énergie. Bougez physiquement. La réponse d’inhibition vous immobilise. Quand vous êtes en mouvement, le cerveau détecte l’activité du corps et relâche la réponse de stress.
Travaillez votre énergie psychique. Annulez vos craintes par des message opposés : « Tout va bien se passer, j’y arriverai ». L’interruption consciente des pensées agit sur les connexions neuronales.
5) Utilisez une technique efficace pour diminuer l’anxiété : la visualisation
Pour aider votre mental à se libérer des pensées anxieuses, la clé est de faire l’inverse de l’anxiété – qui propose le scénario du pire – en imaginant un scénario positif. Les yeux fermés, visualisez un avenir positif et ressentez les sentiments qu’il génère. Comme votre cerveau ne fait pas la différence entre fiction et réalité, l’inconscient est rassuré et l’anxiété baisse.
6) Déjouez les stratégies d’évitement de votre cerveau
La plupart du temps, l’anxiété est générale et diffuse et porte sur un futur improbable. Elle peut cependant intervenir sur un sujet précis. Dans ce cas, c’est peut-être un message de l’inconscient pour vous pousser à agir. Dans ce cas, prenez des mesures concrètes pour y faire face, ou prévoyez un plan B. L’action est essentielle pour combattre l’anxiété, elle contrecarre l’inhibition.
Quand vous craignez quelque chose, le cerveau tente de fuir le problème : vous procrastinez, trouvez des excuses pour ne pas vous engager, ou évitez une conversation par crainte du conflit. Ce sont des stratégies d’évitement qui soulagent à court terme, mais renforcent l’anxiété et la sensation d’impuissance à long terme.
Un travail de petits pas
Sortir de l’anxiété compulsive ne se fait pas en un claquement de doigt. Vous ne pouvez pas décider de ne plus être inquiet. Mais, chaque fois que vous stoppez une pensée anxieuse, vous transformez votre conscience. C’est un travail de petits pas, mais comme vous emportez toujours votre esprit avec vous, vous pouvez agir en tout temps et les résultats sont étonnants.
© Denis Inkei, Mind Center
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