Il est tout à fait possible de vaincre la peur de parler en public, un exercice qui peut s’avérer très inconfortable et qui nous fait perdre nos moyens. Voici une façon efficace pour diminuer le stress lors de vos présentations, en 3 étapes.
La peur de parler en public concerne pratiquement tout le monde. Une étude américaine montre que 75% de la population a peur de prendre la parole. C’est une des phobies les plus courantes, elle porte même un nom, la glossophobie.
Il est normal d’avoir peur de s’exprimer devant les autres. L’être humain a deux profondes motivations : la peur d’être rejeté le besoin d’être accepté. Nous sommes des êtres de groupe, de société. A l’époque des cavernes, c’est le groupe qui nous a permis de survivre. Nous avons gardé ce besoin au plus profond de nous. Être rejeté signifie la mort.
Aristote a dit que l’homme est un animal social, et pour faire groupe, il utilise le langage, la communication. Aujourd’hui, le monde moderne nous permet d’être plus individualiste, mais ça ne veut pas dire que nous ne sommes plus sous l’influence de besoins archaïques. Notre image aux yeux de notre groupe social est très importante. L’atteinte à l’ego est une des 4 facteurs de stress. Quand notre ego n’est pas respecté, notre système limbique le considère comme un danger et active une réponse de stress.
Quand on prend la parole en public, on expose notre image au jugement des autres. En se présentant devant les autres, on prend le risque d’être rejeté. Cette peur est bien sûr renforcée si vous manquez d’estime et doutez de vos capacités. Le problème ici, c’est donc le regard des autres.
Etape 1. Se libérer du regard des autres
La première étape est donc de comprendre comment se libérer du regard des autres, que je vais vous expliquer en deux points.
Le premier point, c’est de reconnaître que le regard des autres est le regard des autres. On voit tous la réalité à travers nos propres filtres, et chacun a ses propres filtres. Si une personne est négative, elle jugera négativement certains éléments de votre personnalité, ou de votre discours. Vous ne pouvez rien y faire, c’est sa conscience qui est comme ça. Quand quelqu’un vous critique, en réalité il en dit plus sur lui-même, sur sa façon de voir le monde, que sur vous-même.
Le deuxième point pour vous libérer du regard des autres, c’est de reconnaître que c’est probablement le regard critique que vous avez sur vous-même que vous imputez dans le regard des autres. On est souvent très dur avec soi-même, on se critique et on se dit des choses qu’on n’accepterait de personnes d’autres. Vous pensez donc que les autres ont le même regard sur vous-même. C’est une erreur.
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Etape 2 . La meilleure attitude mentale
Le principal souci, c’est de faire bonne impression pour éviter le rejet. Pour le dire autrement, on veut être aimé. Mais quand on prend la parole avec l’intention d’être aimé mais qu’on ne contrôle pas l’esprit de notre auditoire, il y a le risque de ne pas atteindre cet objectif. Le cerveau se demande donc : « et si on ne m’aimait pas ? et si j’étais rejeté ? ». Rien que cette question provoque un stress.
Votre cœur s’emballe, votre respiration se transforme, vous avez soif, la chaleur vous monte au visage et vos mains sont moites. Quand vous sentez toutes ces manifestations du stress, c’est pire. Votre esprit s’embrouille, vous perdez vos mots, vous paniquez car vous vous rendez compte que vous faites une mauvaise prestation. Vous confirmez votre crainte de ne pas être aimé.
S’engager à parler devant un auditoire avec l’intention d’être apprécié et reconnu provoque donc une trop grosse pression. Il faut trouver une autre motivation, moins risquée et qui vous offre plus de contrôle. Je vous propose donc de prendre la parole pour être généreux, pour faire un cadeau à votre public. Quand on offre un cadeau, on accepte en général de ne pas plaire complètement. La valeur est dans le geste, dans le don, pas dans l’objet ou dans le discours.
Mais pour être tout à fait à l’aise, il faut quand même être convaincu que vous avez quelque chose à offrir. Il faut donc avoir confiance en votre expertise, en votre savoir ou en votre participation au débat ou à la conversation.
Quand vous prenez la parole, je vous invite à vous faire confiance, à reconnaître que vous avez des choses à dire et à partager. Même si vous êtes face à des personnes seniors, qui ont plus d’autorité dans votre entreprise de par leur hiérarchie ou ancienneté, ça n’enlève en rien votre expertise et votre expérience.
Ce travail de redéfinition de votre objectif de prise de parole va vous aidez à diminuer l’enjeu, la pression va baisser. Mais pour augmenter vos chances de faire une bonne prestation, il faut également agir sur le corps pour annuler complètement le stress.
Etape 3 . Calmer le corps
En calmant votre corps, vous calmez votre mental. Pour atteindre cet état à l’opposé de celui provoqué par le stress, utilisez votre respiration. Elle doit être ventrale et complète. Relâchez le haut de votre corps en expirant, et essayez de ne pas pensez au résultat de votre présentation. Il est bien plus efficace de se concentrer sur ses sensations corporelles que se dire « tout va bien aller ». Ordonner à votre corps de se détendre est plus efficace que de vous dire de rester zen. Quand vous dites à votre cerveau « je dois me calmer », il ne sait pas comment faire, d’autant plus que lui vous dit le contraire. Il faut lui donner des instructions plus précises, comme d’activer le diaphragme à l’inspiration et relâcher les épaules à l’expiration, et ancrer vos pieds dans le sol. Le travail de relâchement corporel agit directement sur le système nerveux.
Sauf pour des cas exceptionnels, parler en public n’est pas inné, ça évolue selon un processus d’apprentissage. La capacité de s’exprimer en public augmente avec l’expérience. Ça paraît simpliste de le dire, mais la meilleure manière d’accroitre notre capacité à parler en public, c’est de parler en public.
Pour augmenter l’expertise, il faut s’améliorer. Si chaque fois que vous parlez devant des gens vous le vivez mal, votre cerveau associe de plus en plus cette activité à un inconfort et à de la souffrance. Il va donc chercher à vous en détourner par des stratégies d’évitement et de l’anxiété. Il y a donc le risque de renforcer cette crainte. Pour éviter cet effet et profiter de vous améliorer à chaque fois, vous devez augmenter votre sensation de maîtrise et reconnaître vos progrès, plutôt que de vous dire que vous avez été mauvais.
© Denis Inkei, Mind Center
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