Beaucoup de gens pensent que le stress est une bonne chose. ‘Moi, j’ai besoin du stress pour être efficace !’ Vous l’avez sûrement déjà entendu… peut-être même que vous le pensez aussi. Mais en réalité, ce “bon stress” n’est pas si bon. Ce n’est pas un booster de performance… c’est une bombe à retardement.
Ce stress-là arrive après un long moment de blocage, de procrastination et de tension accumulée. Il ne vous rend pas plus performant… il vous force simplement à rattraper le temps perdu dans l’urgence. Dans cet article, vous comprendrez pourquoi ce soi-disant bon stress est en réalité une illusion, et comment vous pouvez travailler sans avoir besoin de cette pression destructrice.
Un exemple
Imaginez que votre boss vous demande de rédiger un rapport sur un de vos dossiers dans un délai de 3 semaines. C’est important, mais vous avez le temps. Vous gérez les urgences pendant quelques jours, puis vous commencez à y penser de plus en plus. Mais vous repoussez encore, vous vous dites chaque jour que vous allez vous y mettre. Vous faites plein de petites choses, vous réglez les urgences, mais rien à faire, vous ne faites pas ce dossier. Plus la deadline approche, plus vous êtes stressé, anxieux. Jusqu’au jour où c’est presque trop tard, et là vous foncez, vous ne faites que ça, dans une sensation d’urgence. Quand vous terminez, souvent au dernier moment, vous vous dites : « ça c’est du bon stress, il m’a permis de faire le job ».
Fausse croyance : stress = réussite
C’est une erreur, car en vous disant cela, vous associez le stress à la réussite, et vous consolidez la croyance que sans stress vous n’êtes pas efficace. En réalité, ce qui vous a permis de finaliser ce dossier, ce n’est pas le stress, ce sont vos capacités. Vos capacités d’analyse, de rédaction, d’abstraction et plein d’autres. Ce soi-disant bon stress n’a eu qu’un effet, c’est de vous obliger à vous y mettre.
Mais après avoir remercié ce bon stress, vous vous dites autre chose : ce n’était pas si difficile. Cette petite phrase dans votre tête explique tout le processus, que nous allons découvrir.
En réalité, vous étiez sous stress dès le moment où votre boss vous a donné cette tâche. Toute la période où vous avez repoussé la tâche, ce qu’on appelle la procrastination, en réalité vous étiez sous inhibition, une des trois réponses de stress.
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Stress d’inhibition : tension + immobilisme
Le stress d’inhibition c’est quoi ? C’est un état où le cerveau perçoit une tâche comme une menace difficile à surmonter et qui provoque un immobilisme. Au lieu d’agir, vous éviter, vous reportez, mais le risque est toujours dans votre tête. La preuve, vous y pensez de plus en plus, vous êtes inquiet, insatisfait, stressé.
Quand vient le moment où vous n’avez plus le choix, le stress change de nature et se transforme en stress d’attaque.
Stress d’attaque : action + urgence
Vous entrez dans le mode survie qui vous pousse à vous concentrer sur la tâche, avec une sensation d’urgence. Mais aussi avec beaucoup d’adrénaline et de tension. La réponse d’attaque est caractérisée par l’engagement dans l’action et par l’urgence.
Quand on parle du bon stress, on ne parle que de la dernière partie et on pense que c’est bénéfique. Mais en réalité, ce n’est que le résultat du stress d’inhibition accumulé. Ce dernier moment où on est totalement engagé et concentré est au prix d’un stress énorme qui aurait pu être évité.
Le stress diminue la performance
La plupart du temps, le stress ne nous aide pas : il bloque l’action, on repousse ce qu’on doit faire au lieu de s’y mettre. Il épuise l’énergie mentale, car plus on procrastine, plus la tâche devient stressante. De plus, il empêche la performance à long terme, car on finit par travailler tout le temps dans l’urgence et sous pression.
Non seulement on n’arrive plus travailler s’il n’y a pas d’urgence, mais on est sous stress en permanence, en inhibition sur certaines, en attaque sur d’autres. On risque de tomber dans le stress chronique, avec toutes ses conséquences négatives sur notre travail et notre vie privée.
Il existe bien sûr des situations de réelle urgence au travail, où on doit tout lâcher pour se dédier à une tâche importante et urgente. Là on n’a que la réponse d’attaque. Les conseils suivants ne s’appliquent pas à ce cas de figure. Cependant, mon expérience m’a montré que dans la plupart des situations considérées comme du bon stress, on était dans cette séquences d’inhibition-attaque.
Comment éviter ce cycle de mauvais stress ?
1. Prouvez au cerveau que c’est OK
Le premier point est de prouver à votre cerveau que c’est possible, dès le moment où vous devez faire quelque chose. Il ne faut pas attendre le dernier moment, sinon rien ne change à la phase d’inhibition.
Pour que votre cerveau soit convaincu, il a besoin d’informations concrètes, sans ça il exagère la difficulté, pense que vous allez souffrir et active une stratégie d’évitement. Pour lever le doute, vous devez répondre à ces questions : combien de temps ça va me prendre ? est-ce que je maîtrise le sujet ? est-ce que j’ai facilement accès à toutes les informations pour réaliser la tâche ? est-ce que je peux m’aider de qqch que j’ai déjà réalisé ? est-ce que mon image est en danger ?
Ces questions traitent de tous les facteurs de stress potentiel, comme le manque de contrôle, l’imprévisibilité, la nouveauté ou le risque sur mon image.
La plupart du temps, on se rend compte que c’est possible. Et votre cerveau également, il a une preuve concrète que vous allez y arriver, sans souffrir. Le résultat de cette prise de conscience, c’est la levée des freins inconscients et vous vous attelez à votre dossier plus rapidement et facilement.
2. Passez rapidement à l’action
Le deuxième point est de passer en mode action rapidement. Fixez-vous une toute petite tâche à faire immédiatement, comme écrire la 1ère phrase du mail que vous devez envoyer, ou ouvrir un fichier, ou poser sur votre bureau les documents nécessaires.
Ces petits gestes cassent le blocage et vous entraîne dans la tâche. Une fois que vous êtes lancé, vous continuez. Chaque fois que vous procrastinez, activez la machine par une petite action facile. Mais attention, quand vous décidez de vous y mettre, vous avez 5 secondes pour profiter de votre envie, après ce délai, vous serez détourné à nouveau.
3. Diminuez l’enjeu
Le troisième point est de diminuer l’enjeu ou la difficulté de la tâche.
Ne cherchez pas tout de suite la perfection, commencez mal, mais commencez. Vous corrigerez au fur et à mesure. Si c’est la rédaction d’un mail à votre chef qui vous bloque, écrivez-le en imaginant l’envoyer à un collègue, puis rajoutez les formules de politesse à la fin. Si vous repoussez un entretien délicat avec un collègue parce que vous n’aimez pas les conflits, rappelez-vous qu’une discussion peut bien se passer. Ou encore un autre exemple, si vous craignez de souffrir sur un dossier, rappelez-vous qu’une fois que vous serez plongé dedans, tout sera plus facile. L’inconfort de ne pas faire les choses est bien plus important que celui de les faire. C’est très désagréable de ne pas pouvoir faire ce qu’on doit faire, c’est beaucoup de ruminations et de culpabilité. On n’est pas fier de soi, on sait qu’on se met en danger. Quand on a fait les choses, on est content, satisfait.
4. Anticipez
Un dernier point : prenez l’habitude d’anticiper. Planifiez dans votre agenda quand vous allez poser la première pierre, même si c’est une toute petite action.
Choisissez la date pour avoir de la marge avant l’échéance. Vous savez, faire les choses au dernier moment ou tout de suite prend le même temps. Ce n’est pas parce que vous les repoussez qu’elles sont plus faciles à faire, bien au contraire. En cassant rapidement cette phase d’inhibition, vous vous préservez de beaucoup de ruminations, d’anxiété et de stress. Si vous prenez l’habitude d’anticiper, vous ne serez plus dans l’urgence permanente, vous aurez moins d’anxiétés et votre cerveau fonctionnera mieux.
Rappelez-vous, ce qu’on appelle le bon stress n’est que la conséquence d’un long stress d’inhibition, inutile et très inconfortable. Oubliez donc ce mythe, vous n’en avez pas besoin pour réussir, ce sont vos capacités qui vous le permettent.
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