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Comment déjouer la procrastination

Comment déjouer la procrastination

Pourquoi faire aujourd’hui ce qu’on peut faire demain ?  Plus qu’une question, c’est une maxime pour tous ceux qui attendent le dernier moment pour faire les choses. Ce phénomène s’appelle la procrastination, et il nous impacte tous à un moment donné. Dans cet article, vous découvrez les rouages cachés de ce « frein » à l’action, pourquoi c’est en réalité du stress, ainsi que des moyens pour y échapper et vous mettre en action. Vous pourrez enfin cesser de vous culpabiliser quand vous faites traîner les choses.

 

La procrastination, c’est de la flemme ? Non, c’est une manifestation de stress

Habituellement, on associe le fait de repousser nos tâches à un manque de motivation ou de volonté, à de la flemme, ou à une absence de responsabilité. On le vit mal et on se juge négativement. On ne se sent pas à l’aise quand on sait qu’on prend du retard, on s’en veut de traîner, on se dit qu’on manque de volonté. Petit à petit, on intègre la croyance qu’on ne peut rien y changer et que s’y prendre toujours au dernier moment est un défaut de notre personnalité.

On serait tenté de le croire d’autant plus que la procrastination nous affecte dans toutes sortes d’activités. Ça se produit pour des tâches rébarbatives et de moindre importance, comme tout ce qui est administratif, comme le classement, nettoyer sa boîte mail ou répondre à des messages. Sur ce point, on peut le comprendre, on est rarement réjoui à l’idée de faire des choses qui nous ennuient.

Mais on procrastine aussi pour des choses plus importantes, comme rédiger un dossier pour une date donnée, préparer un entretien délicat, aborder un sujet dans son couple, mettre à jour son CV, étudier si on a des examens. Dans ce cas, c’est encore plus inconfortable car on sait qu’on se met en danger en attendant la dernière limite.

Ce phénomène concerne aussi des sujets qui devraient normalement susciter de l’enthousiasme et de l’engagement. On a plein d’envie, on rêve de tel ou tel projet qui nous donnerait beaucoup de satisfaction ou de plaisir, on se dit qu’un jour on fera ça, et ça sera magnifique. Mais là aussi, on repousse toujours au lendemain le moment de s’y mettre. Personne n’échappe à la procrastination, elle touche tout le monde, de l’étudiant au patron.

 

5 pistes pour lutter contre la procrastination

 1. La procrastination est un phénomène normal

La première piste est de comprendre que la procrastination nous touche tous, et tout le temps. C’est un phénomène normal qui concerne, selon des études statistiques, 80 à 90% de la population. On pourrait dire que c’est le fonctionnement par défaut du cerveau. On pense souvent qu’il faut être naturellement motivé, que ça doit faire partie de notre caractère et que si on n’arrive pas se mettre à la tâche, c’est qu’on manque de motivation. On observe ceux qui réalisent de grandes choses avec envie, on se dit qu’ils sont naturellement motivés, qu’ils possèdent une qualité qu’on n’a pas. En faisant cela, on fixe en soi la croyance qu’on est flemmard, on associe ce fonctionnement à notre caractère, on renforce ce fonctionnement car on se dit : « à quoi bon lutter, je suis comme ça ».

Vous n’êtes pas seul à vivre cet inconfort, tout le monde vit ça. Le premier conseil est donc de cesser de vous critiquer quand vous repoussez le moment de vous y mettre, vous êtes comme tout le monde. Et quand vous enviez ceux qui ont l’air d’être des forçats du travail, vous devez savoir que leur secret n’est pas une motivation sans faille, mais leur capacité à déjouer les stratégies d’évitement provoquées par leur cerveau

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2. La procrastination est une stratégie d’évitement du cerveau

La deuxième piste est de comprendre que la procrastination est une stratégie d’évitement du cerveau. C’est le véritable coupable qui se cache derrière le fait de toujours repousser à plus tard. Votre cerveau cherche à vous détourner de la souffrance et de l’échec, et quand il détecte qu’une activité comporte une dose de souffrance, il cherche à vous en éloigner. La notion de souffrance est à prendre au sens large. Ce que le cerveau considère comme souffrance, ça peut aussi être l’ennui, le manque d’intérêt, la difficulté, le besoin d’être concentré ou de trouver des solutions, ou simplement le choix à faire entre prélassement ou amusement d’un côté, et concentration et production de l’autre.

Le message caché derrière la procrastination est qu’on doute pouvoir atteindre facilement notre objectif. Les causes peuvent être multiples. Quand vous repoussez le moment de faire votre déclaration d’impôts malgré que vous sachiez la faire, c’est parce que votre cerveau se dit « c’est tellement barbant que je n’y arriverai pas ». Quand il s’agit d’un mail important que vous devez rédiger, ou si le destinataire est quelqu’un d’important à vos yeux, c’est votre identité qui est jeu et votre cerveau se dit « je vais être jugé négativement, je prends un risque en m’exposant ». Si vous devez écrire un texte ou rédiger un rapport, c’est la crainte de ne pas avoir d’idées et de traiter un dossier trop complexe. « Ça va être dur, fastidieux, je vais suer » se dit votre cerveau.

 

 3. La procrastination est une réponse de stress

Il existe trois réponses de stress : l’attaque, la fuite, l’inhibition. Si on observe la procrastination sous l’angle du stress, on constate que nous sommes dans la 3eme réponse de stress, l’inhibition. Quand notre système limbique déclenche une réponse d’inhibition, c’est qu’il évalue que nous n’avons pas les ressources pour surmonter le danger ou que nous sommes en échec. Sous inhibition, nous sommes immobilisés et en tension. Dans sa forme extrême, qui vient de l’époque des cavernes, la réponse d’inhibition cherche à ce que nous fassions le mort, pour que nous ne soyons plus une proie.

Mais dans la vie quotidienne, l’effet est plus subtile. Les tensions sont mentales, on a beaucoup de ruminations et d’anxiétés mais nous n’agissons pas. C’est ce que nous vivons quand nous procrastinons. Nous sommes en tension mentale, car nous pensons de plus en plus au dossier ou à la tâche que nous devons réaliser, de façon négative et inquiète : « je dois absolument faire ça, je suis en train de me mettre en danger, je suis nul, c’est toujours pareil, j’attends le dernier moment et après je stresse ». En même temps, nous sommes immobilisé sur le dossier. Même si nous faisons plein de petites choses faciles pour ne pas nous sentir trop coupable, comme répondre à ses mails ou ranger son bureau, nous somme immobilisés sur le dossier en question.

La troisième piste pour desserrer ce frein qu’est l’inhibition est de prouver à votre cerveau que vous avez les capacités pour réaliser la tâche. Derrière chaque épisode de procrastination, il y a la croyance inconsciente que vous n’avez pas les capacités pour surmonter la situation. Il faut donc prouver à votre cerveau qu’il se trompe. Il faut l’informer que ça va être facile, sans danger, fun, qu’il n’y a pas de raison objective qui indiquent que vous allez souffrir.

 

Répondre à 4 questions pour déjouer la procrastination

Le cerveau n’active pas du stress sans raison. Il y a 4 facteurs qui enclenchent le stress : la perte de contrôle, la nouveauté, l’imprévisibilité et l’égo fragilisé. La clé c’est de contourner ces 4 facteurs en répondant, de manière objective et par écrit, à 4 questions. Il est important d’y réfléchir concrètement, car sans information précise, on a tendance à exagérer l’importance des tâches.

Première question : « Combien de temps j’ai besoin pour faire ce travail, et combien de temps ai-je à disposition ? » Très souvent, on stresse par manque de temps. Comme on ne peut pas l’arrêter, on croit qu’on n’y arrivera pas. Mais si on prend 2 minutes pour évaluer le temps que nécessite cette tâche, on se rend compte que ce n’est pas aussi chronophage qu’imaginé, et qu’on a du temps à disposition pour la réaliser. On reprend le contrôle sur la situation, ce qui diminue l’inhibition.

Deuxième question : « Quels sont les imprévus qui m’empêcheraient de réussir ? » Un imprévu n’est pas prévisible par essence, mais quand on connaît son environnement de travail, on peut prévoir les écueils possibles et identifier à l’avance la solution pour les contourner. L’imprévisibilité est un facteur d’anxiété, et l’anxiété provoque des stratégies d’évitement, donc de la procrastination. Le cerveau est très efficace pour imaginer les pires imprévus, il faut contrer cette tendance en évaluant au mieux les imprévus possibles, ce qui diminue l’inhibition.

Troisième question : « Est-ce vraiment nouveau pour moi ? Ne l’ai-je pas déjà fait avant ? » Face à une nouvelle tâche, comme rédiger un dossier, utiliser un nouveau logiciel, rencontrer une nouvelle personne, ou écrire un livre pour la première fois, le cerveau se demande si on a les capacités pour le réaliser. Comme la réponse est « je n’en sais rien, je ne l’ai jamais fait », il y a un doute. Et quand le cerveau doute de pouvoir répondre à une demande, il actionne une réponse de fuite. Pour contrer cette dimension de la nouveauté, trouvez un lien avec quelque chose que vous avez déjà fait.

Quatrième question, pour déterminer si l’ego est engagé : « Est-ce qu’on va me juger pour ce travail ? Mon image est-elle engagée ? » Nous sommes dirigés par deux profondes motivations : le besoin d’être accepté et la peur d’être rejeté. Si vous avez un déficit d’estime et que vous devez faire quelque chose qui met potentiellement votre image en danger, comme faire une présentation publique, ou rédiger un document qui engage votre crédibilité, ou simplement écrire un mail à votre supérieur, votre cerveau vous détourne de la tâche pour protéger votre ego.

Ce petit exercice des 4 questions sert à informer votre cerveau que c’est possible de réaliser facilement la tâche et qu’il peut lever les freins. Vous serez subtilement amené à finir ce que vous repoussez depuis si longtemps.

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Programmer son cerveau avant la tâche et s’y mettre en 5 secondes

Pour augmenter cet effet de levier, vous pouvez vous programmer juste avant de travailler, en vous disant : « ça va être facile, je vais être bien concentré et mon cerveau va bien fonctionner ». Et pourquoi pas, vous offrir une petite récompense après avoir terminé. La perspective de vous faire plaisir va participer à lever le frein de la procrastination. Mais attention, vous avez 5 secondes pour le faire, sinon votre cerveau va vous proposer de faire autre chose de plus facile ou de plus amusant, comme faire du rangement, vider sa boîte mail ou scroller sur les réseaux sociaux. C’est en tout cas ce qu’affirme Mel Robbins, une américaine qui a écrit un livre sur cette question, qui s’intitule « La règle des 5 secondes », et qui propose de prendre la décision de s’y mettre en 5 secondes, une durée qui ne donne pas le temps au cerveau de vous pousser à faire autre chose

Gardez en tête que l’inconfort de la procrastination est bien plus important que l’inconfort de faire ce que vous devez faire. Observez vos émotions : on est malheureux et critique envers soi-même quand on repousse les choses, on s’en veut, mais on est satisfait et content de soi quand on est plongé dans le travail et qu’on réalise ce qu’on doit faire. Alors voici mon dernier conseil à ce sujet, optez pour les émotions positives et mettez-vous en mouvement, vous en avez les capacités.

© Denis Inkei, Mind Center

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