Home sweet home, foyer, doux foyer ! On se sent bien à la maison, à l’abri de l’agitation du monde extérieur. Pourtant, malgré ce cocon, c’est là que nous déchargeons nos tensions avec des réactions de stress, d’impatience et d’énervement parfois démesurées. Le problème c’est que ces réactions émotionnelles négatives impactent nos proches et endommagent nos relations. Voici un processus en 4 étapes pour rester zen à la maison et être plus présent avec sa famille.
On est prêts à s’épuiser au travail, à prendre sur nous quand on subit des reproches, à courir toute la journée pour régler des problèmes, mais ne pas contrôler nos réactions à la maison nous fait souffrir car on se sent responsables des conflits. On aimerait être calme avec les gens qu’on aime, mais malheureusement on n’y arrive pas. Pourquoi ? Comment réussir à ne plus déverser sur nos proches les tensions accumulées au travail ?
Le responsable des tensions familiales : Le stress !
Quand on vit un stress chronique au travail, on est beaucoup plus sensible et irritable quand on rentre chez soi. On aspire à du repos, alors tout peut nous faire réagir : les cris des tous petits, les bêtises qui s’enchaînent, les devoirs qui ne se font pas, les crises des adolescents. Il y a aussi son ou sa partenaire de couple avec qui on répond au tac-o-tac à la moindre remarque. On prend tout comme un reproche, on s’excite parce que les choses ne sont pas à leur place, on s’impatiente car les choses ne vont pas assez vite. Lorsqu’on est stressé, on peut aussi réagir par le retrait, on se réfugie alors dans sa bulle et on ne fait plus attention aux autres. On peut être présent physiquement mais mentalement absent car on est plongé dans nos soucis.
Dans tous ces exemples, ce qui provoque notre réaction, c’est la sensation qu’on ne contrôle pas la situation. On n’arrive pas à faire cesser notre enfant qui crie, on n’arrive pas à faire cesser le bruit, on n’arrive pas à se faire écouter par notre adolescent, ni à se faire comprendre par notre partenaire. Il y a une absence de contrôle, et le manque de contrôle est l’un des 4 facteurs qui déclenchent le stress.
Voici un processus en 4 étapes pour sortir de cette systématique et être moins stressé en famille
1. Le stress à l’origine des tensions familiales
La première chose à comprendre, c’est que ce ne sont pas les événements en eux-mêmes qui nous font réagir. Notre énervement n’apparaît pas subitement parce que les objets dans le lave-vaisselle sont mal rangés. On n’arrive pas neutre dans un terrain neutre, on vient de quelque part et on garde l’énergie de ce quelque part ; en général, le travail. La façon de réagir émotionnellement aux faits qui se présentent à nous n’est pas encapsulée dans les faits. On ne réagit pas toujours de la même façon aux mêmes faits, à moins d’avoir automatisé cette réponse. Il y a toujours une étape intermédiaire entre les faits et notre réaction, c’est l’interprétation. On interprète tout ce qui nous arrive. Et cette interprétation est influencée par notre état émotionnel. Et comme nos émotions sont avant tout dans notre corps, l’énergie de notre corps crée en permanence des biais cognitifs qui déterminent notre manière de voir les choses. Quand on est sous stress, notre regard se tourne plus facilement vers les dangers, ou vers ce qui ne va pas ou n’est pas en ordre. L’activité de notre système nerveux influence donc notre regard. On est aussi être plus sensible à la critique et notre cerveau nous fait réagir à la moindre remarque.
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2. Pourquoi on s’énerve à la maison ? Parce c’est un espace sécurisé
Toute la journée, au travail, dans les transports, dans les magasins ou dans les administrations, on subit des micro-stress, qui provoquent en nous des tensions. Comme on ne peut pas vivre ces tensions en explosant de colère ou en partant en courant, on doit garder notre calme, ne rien répondre à son chef, contrôler nos réactions dans un embouteillage, etc. On est en inhibition toute la journée. Or, les émotions ont besoin d’être déchargées. Comme elles s’accumulent dans notre corps sous forme de tensions, elles doivent s’exprimer à un moment, sinon on est trop inconfortable, nerveux, agité.
Ces tensions vont donc s’exprimer dans un cadre protégé, dans un endroit où on se sent en sécurité : à la maison. Ils existent 3 manières de réagir au stress et de décharger cette tension : la fuite, l’attaque et l’inhibition. Si on pense ne rien maîtriser ou si on est dans une situation d’échec, nous aurons une réponse d’inhibition, on se sent démunis, on n’a pas envie d’agir, ni d’entrer en contact avec nos proches. Si on doute de surmonter la sollicitation, on aura une réponse de fuite, on fuit la situation en se plongeant derrière nos écrans ou en se réfugiant dans le silence. Et si on pense pouvoir surmonter la demande moyennant plus d’engagement, nous aurons une réponse d’attaque, on se mettre à crier sur nos enfants ou sur notre partenaire.
Comme à la maison on se sent plus en sécurité, notre inconscient reprend le contrôle, ce qui implique bien souvent une réponse d’attaque. Par exemple, quand on se sent agressé par les cris de nos enfants (le bruit est une cause de stress importante), notre cerveau déclenche une réponse d’attaque pour mettre fin à cette sensation d’agression. La colère nous pousse à surmonter la situation avec énergie, et c’est pourquoi nous nous mettons à crier. Mais dès que les enfants se taisent, donc que le « danger » est effacé, on regrette tout de suite notre comportement. « Zut, je n’aurais pas dû crier comme ça, je devrais mieux me contrôler ». On voit bien que nous n’avions pas choisi cette façon de réagir, puisque nous le regrettons aussitôt.
3. La clé : agir en amont, avant de rentrer à la maison
Cette culpabilité nous pousse à vouloir changer. On fait des efforts pour ne plus réagir de façon agacée ou agressive, mais très souvent ça ne tient pas longtemps et on recommence à stresser tout le monde à la maison. Il est normal que ça revienne puisqu’on ne change pas des comportements réflex simplement par des décisions. Le cerveau limbique est plus rapide que le cerveau cognitif. L’amygdale, qui est le noyau neurologique en charge de la survie, analyse la situation et déclenche si besoin une réaction de stress, avant même que nous ayons conscience de ce qui se passe. La nature a préféré privilégier la rapidité à la réflexion. C’est pourquoi on sursaute quand une casserole tombe alors qu’on sait qu’elle ne peut rien nous faire.
Autrement dit, nous vivons la situation en étant déjà transformé par le stress, au niveau de notre physiologie, de nos émotions et de notre esprit. C’est pourquoi, nous n’avons absolument pas le temps d’analyser nos réactions. On ne se dit pas : « tiens, ma compagne me dit que j’ai oublié le pain, dois-je réagir avec distance, ou au contraire me mettre en colère et l’accuser de toujours être dans le reproche ? ». Non, on répond immédiatement. Et selon notre état d’énergie et le niveau de stress et de tension dans notre corps, la réaction est différente.
Comme les réponses de stress sont plus rapides que la réflexion, nous n’avons pas le temps de choisir notre façon de communiquer. Il faut donc agir en amont. La clé, c’est d’intervenir avant la situation, en se préparant à rester calme.
Le travail commence donc avant d’arriver chez soi. Sur le chemin, ou sur le pas de notre porte, faites une analyse de votre état émotionnel et demandez-vous « Suis-je nerveux, énervé, irrité, tracassé, perdu dans mes pensées noires ? Est-ce que je respire bien, mes épaules sont-elles contractées ? Et ma mâchoire ? Suis-je bien dans mon corps, ou au contraire oppressé ou agité ? Est-ce que j’ai besoin de calme et suis-je sensible au moindre bruit ? » Dites-vous que la journée de travail est terminée et donnez-vous le droit de changer de rythme et d’être moins dans le contrôle. Si c’est nécessaire, prenez 5 à 10 minutes au calme, afin de créer une transition entre le travail et la famille.
4. Utiliser le corps pour rester calmer et libérer les tensions
Utiliser le corps est le meilleur moyen de se calmer. Plus notre corps est détendu, moins on réagit par le stress aux diverses situations de notre environnement. C’est immédiat, on se détend et les tensions diminuent, c’est l’outil le plus efficace pour faire baisser la pression.
Lorsqu’on identifie consciemment que l’on est sous stress, il faut donc décider de modifier notre physiologie pour changer d’énergie. C’est un acte conscient et volontaire. Dans ce cas, relâchez tout votre corps grâce à quelques profondes respirations, en engageant le ventre, et détendez vos muscles à l’expiration. Faites quelques respirations avant d’entrer chez vous, avec l’objectif d’être calme et présent avec votre famille. Vous programmez ainsi votre comportement en donnant à votre cerveau l’ordre de marche : « à partir de maintenant, on reste zen ».
Avec les enfants, c’est encore plus important d’avoir un corps détendu car ils sont très sensibles à l’énergie. On a beau ne rien dire, ne pas crier et faire preuve de patience, ils sentent nos tensions et notre nervosité, ce qui les perturbe et les stresse à leur tour.
« Le monde est mon dojo », une philosophie à pratiquer en famille
Dans les arts martiaux, il y a une image qui dit « Le monde est mon dojo ». Le dojo c’est le lieu de la voie, c’est-à-dire la salle d’entraînement, là où on apprend la voie. Cette phrase nous dit que le dojo est partout, ce qui veut dire qu’on peut apprendre et s’entraîner dans toute situation. Quand mon fils est né, je me suis dit « mon fils est mon dojo », c’était une façon imagée de m’engager à être le plus calme possible avec lui. C’est aussi une façon de lui être reconnaissant car grâce à lui, je m’entraîne en matière de gestion du stress, en cherchant toujours à m’améliorer.
Vous pouvez définir votre « lieu d’entrainement » par exemple, en choisissant un ou deux événements qui vous font toujours réagir de façon exagérée, et décider de faire attention durant ces moments à rester calme, en détendant votre corps, en respirant profondément et en vous engageant à rester calme.
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C’est très inconfortable de s’énerver avec ses proches, ça nous fait plus souffrir que nos problèmes au travail. C’est pourquoi il est important de s’engager à changer de comportement.
La meilleure façon de ne pas être tendu à la maison c’est bien sûr de sortir du stress chronique et de vivre des journées sans tensions. C’est une façon d’éliminer la principale source de nos conflits familiaux. Ça vaut vraiment la peine de se donner les ressources pour se libérer du stress, au travail et dans notre vie privée. Beaucoup de problèmes disparaissent d’eux-mêmes quand on n’est plus sous l’influence de notre inconscient.
Choisir la famille comme situation pour s’habituer à diminuer le stress est vraiment motivant. Il est tellement dommage de laisser toutes les énergies négatives du travail et de la vie quotidienne endommager nos relations et le confort de notre chez-soi.
© Denis Inkei, Mind Center
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