Dans notre éducation, nous avons reçu de nombreux messages qui ont façonné nos croyances sur notre état d’esprit. On se rend compte aujourd’hui que nous avons suivis un faux chemin. Voici six fausses croyances courantes sur les pensées, et pourquoi elles sont erronées.
Fausse croyance 1 : le bonheur vient de l’extérieur
On attend en général que ce soit notre environnement et nos conditions matérielles qui déterminent notre bonheur. « Quand j’aurai ce travail, je serai heureux. Quand j’aurai une maison, je serai heureux ». On a une vision du bonheur souvent liée à une représentation précise de notre vie. Malheureusement, ce n’est pas garanti. Je rencontre souvent des personnes qui ont atteint un véritable confort matériel, mais qui ne peuvent en profiter tellement elles sont anxieuses.
Les études sur le bonheur ont montré que le lien entre bonheur et conditions de vie sont inversés. C’est parce qu’on est heureux, positif, confiant, enthousiaste que nos conditions matérielles s’améliorent. Quand on y réfléchit, ça paraît évident : on a besoin d’énergie pour développer notre carrière, et une pensée positive c’est de l’énergie psychique.
Il existe une théorie qui s’appelle le ratio de Losada, du nom du psychologue qui l’a identifié. Marcial Losada a démontré qu’il existe une corrélation entre la différence du nombre de pensée positive et négative et le développement de notre vie. Si on a en moyenne une proportion de trois pensées positives contre une pensée négative, notre vie s’améliore, on a un meilleur travail, on construit nos projets plus facilement. Si on a un ratio de 1, c’est-à-dire une pensée positive pour une pensée négative, on tombe malade.
Ce qui est intéressant dans cette idée de ratio, c’est qu’on peut agir sur les deux plateaux de la balance. Soit on augmente le nombre de pensées positives, soit on diminue le nombre de pensées négatives. On obtient le même effet sur le ratio. Chaque fois que vous interrompez une rumination ou une anxiété, ou un stress, vous agissez en faveur d’un meilleur ratio. Quand vous stoppez une rumination, vous laissez de la place à une autre pensée, pourquoi pas positive.
Fausse croyance 2 : le succès mène au bonheur
On a besoin de succès, c’est normal. On a besoin d’être reconnu, pour éviter d’être rejeté. Et le succès est la preuve que nous sommes valables et qu’on peut nous aimer. Malheureusement, c’est une quête sans fin. On veut toujours plus de succès. A peine on a atteint notre objectif qu’on se lance déjà dans le suivant. Le plaisir du succès est donc éphémère.
J’accompagne actuellement un CEO d’une grande entreprise qui est en état d’épuisement, proche du burnout. Il m’a dit il y a quelques jours : « j’ai rêvé toute ma vie d’atteindre un tel poste, et maintenant que j’ai atteint mon rêve, je le vis mal. » C’est normal, il est rempli d’anxiété, de peur de mal faire ou de l’échec, il est dans un inconfort permanent. Il a enfin son job de rêve, mais pas le plaisir de vivre son succès.
Le succès ne garantit donc pas la sérénité de l’esprit. Par contre, il ne faut pas s’empêcher de viser le succès, c’est en soi très positif, mais il faut veiller à bien soigner son esprit sur le chemin du succès. Plutôt que d’attendre que le succès soit enfin là, il est plus intéressant de cultiver le plaisir d’être sur le chemin du succès. De cette façon, on est sûr d’être en permanence rempli d’énergie positive.
Fausse croyance 3 : il faut changer sa vie pour changer de pensées
Là encore, c’est une croyance répandue. Quand on vit des périodes difficiles, qu’on est dans un stress chronique, que c’est la course tous les jours, on se dit qu’il faut changer de vie. Si on a trop de stress au travail, on se dit que tout ira mieux avec un autre travail. C’est pareil pour beaucoup de domaines de notre vie. Les événements provoquent des émotions négatives et son lot d’idées noires, on se dit qu’il faut changer d’événement, donc changer sa vie.
Il est quelque fois nécessaire de changer des éléments de notre vie pour l’améliorer, c’est tout à fait normal et positif. Mais quand notre inconfort vient de notre manière de penser elle-même, on risque de vivre la même chose dans une autre situation. Si vous stressez au travail pour des raisons liées à la confiance et l’estime, vous risquez fort de stresser tout autant dans un autre job.
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J’ai rencontré de nombreuses personnes qui désiraient quitter leur emploi car elles étaient trop stressées. Elles reconnaissaient qu’elles avaient des avantages, que c’était un bon job, mais elles le vivaient trop mal. Mais après avoir travaillé spécifiquement à diminuer le stress et qu’elles se sont débarrassées de leurs anxiétés, leurs colères ou leurs ruminations, tout a changé. Ces personnes n’ont pas changé leur vie, mais comme leur regard n’était plus tourné exclusivement vers tous les problèmes mais se portait aussi sur les aspects positifs, leur vie a changé.
Fausse croyance 4 : les pensées sont immatérielles
Cette idée que les pensées n’ont aucune réalité matérielle vient de Descartes. En disant « je pense, donc je suis », il a séparé le corps, la matière, de l’esprit, qui est immatériel. On sait aujourd’hui que la pensée est matérielle, ou tout le moins a un effet sur la matière, sur notre biologie.
Chaque fois que l’on pense à quelque chose, on crée un réseau neuronal dans notre cerveau, on façonne donc la matière. Mais chaque pensée produit aussi des hormones, qu’on appelle neuropeptide, ou neurohormones, qui agissent sur notre corps, nos cellules. Nos pensées ont également un effet sur notre système nerveux. Il est déséquilibré si on est stressé, anxieux ou en colère, et harmonieux si nos pensées sont sereines.
Notre façon de penser peut affecter notre santé. Le stress est un très gros générateur de pensées négatives, et il est responsable de la plupart de nos maladies. L’anxiété et les ruminations peuvent provoquer une dépression, des dérèglement hormonaux, des problèmes cardio-vasculaires ou digestifs, la liste est longue.
On peut donc dire que les pensées sont matérielles, ou en tout cas qu’elles ont une influence sur la matière, notre biologie.
Fausse croyance 5 : les pensées sont sous contrôle
On croit souvent qu’on décide du contenu de notre tête. En réalité on choisit rarement à quoi on pense. Quand on n’est pas obligé de se concentrer, c’est plutôt le mode roue libre qui s’impose. En soit, ce n’est pas négatif de laisser nos pensées aller là où elles le désirent. C’est d’ailleurs le mode de fonctionnement par défaut de notre cerveau.
La concentration demande beaucoup d’énergie au cerveau, et quand il peut se relâcher, il n’hésite pas à vagabonder. L’esprit est alors flottant, mais sous l’influence de nos émotions. Quand on est serein, cet esprit flottant peut libérer la créativité, on rêvasse, on a de nouvelles idées, on repense à quelque chose d’important, on trouve des solutions. Le mode diffus de l’attention peut nous amener beaucoup d’idées créatives.
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Par contre, si on est sous le coup d’émotions négatives, nos pensées se transforment en ruminations douloureuses. On ressasse en boucle des problèmes, on revit certains conflits, on imagine le pire, et bien sûr on est très inconfortable, on est dans le malaise. On n’aurait certainement pas choisi ces ruminations si on contrôlait toutes nos pensées.
Fausse croyance 6 : nos pensées reflètent la réalité
On ne voit que 10% de ce qui nous entoure, on sélectionne donc une partie des informations à notre disposition. C’est notre conscience qui détermine ce qu’on regarde. Quand on marche dans la rue, un jour on va se réjouir de voir des fleurs sur un balcon, le lendemain on sera agacé par toutes les incivilités. Qu’est-ce qui provoque cette différence de regard ?
Nos expériences passées, nos émotions, nos stéréotypes, nos préjugés ou nos perceptions nous éloignent de la réalité objective. On voit ce qu’on désire voir.
En conclusion, il ne faut pas trop croire nos pensées, ni s’identifier à elles. Mais plutôt comprendre leur fonctionnement et leurs influences pour cultiver une perspective plus réaliste.
© Denis Inkei, Mind Center
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