Pour se libérer de l’anxiété, il faut comprendre son fonctionnement, ce qu’il se passe au niveau du cerveau et pourquoi l’anxiété nous paralyse. C’est un phénomène qui a ses propres caractéristiques et fonctionnements. Quand on les connaît, on les maîtrise.
Quand l’anxiété nous touche régulièrement et qu’elle s’inscrit comme un comportement intégré, ce qu’on appelle l’anxiété chronique, on s’inquiète pour tout, pour notre travail, nos enfants, les vacances, le moindre changement dans notre routine. Le moindre souci du quotidien est démesurément grossi et on imagine toujours le pire. C’est très inconfortable à vivre, et c’est surtout dangereux pour la santé. Il faut faire attention avec l’anxiété, ce ne sont pas que des pensées qui créent un inconfort, ça n’affecte pas que notre humeur. Quand l’anxiété se répète trop souvent elle devient pathologique et peut impacter notre santé mentale et physique.
L’anxiété a aussi un effet sur nos organes internes, notre système cardio-vasculaire et immunitaire, ce qui cause des dommages sur le cœur, les poumons, l’appareil digestif et le cerveau. C’est donc important de maîtriser ce type de pensée.
Au cœur de l’anxiété : le piège de la répétition
Les anxiétés peuvent apparaître de temps en temps, quand on a des changements dans notre vie ou quand on a des problèmes, ou au contraire être très présentes et s’appliquer à n’importe quel sujet. On parle ici d’un trait de personnalité anxieux, ou même de troubles anxieux. De nombreuses personnes pensent que l’anxiété fait partie de leur caractère ou de leur personnalité : « je suis anxieux de nature ». Mais n’est-ce pas plutôt parce qu’elles se sont entraînées, par la répétition, à répondre par l’anxiété face à toute situation non contrôlée ?
Souvent, c’est la répétition des pensées anxieuses qui transforment la personnalité. A force de « pratiquer l’anxiété », on crée un phénomène d’accoutumance qui débouche sur la construction d’un caractère anxieux, qui a pour conséquence qu’on s’inquiète pour tout.
A cause de cette sensation de danger, on n’arrive pas à se libérer du scénario catastrophe, on y repense sans cesse, comme si y penser nous donne du contrôle. L’anxiété, c’est la même pensée qui revient sans cesse. Cette répétition des pensées anxieuses renforce les connexions neuronales dédiés à l’anxiété, la structure de notre cerveau change et on devient plus anxieux.
L’anxiété, c’est du stress
La première chose à comprendre c’est que l’anxiété va produire un scénario catastrophe qui concerne presque toujours le futur. Notre cerveau se met à imaginer des situations négatives et angoissantes : peur de perdre son travail, peur d’être malade ou que ses proches soient malades, peur de manquer d’argent, ce qui se répercute dans notre corps par des transformations physiologiques propres à l’anxiété.
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La deuxième chose à comprendre, c’est que l’anxiété c’est du stress. Et comme il est possible de gérer le stress, il est donc possible de gérer l’anxiété, en tout cas d’en diminuer fortement son intensité.
Le stress s’enclenche quand notre cerveau détecte un danger potentiel. A ce moment, il active une des 3 réponses programmées pour nous protéger, l’attaque, la fuite ou l’inhibition.
L’anxiété est en réalité la signature émotionnelle de la réponse de stress de l’inhibition. Il se passe donc un double changement dans votre corps. D’abord votre système nerveux met votre corps en tension, mais en mode « je fais le mort », tandis qu’un 2eme changement, hormonale celui-là, se produit, qui provoque une augmentation du cortisol, qu’on appelle l’hormone du stress.
Le problème avec l’anxiété, c’est qu’on vit vraiment le contenu de nos pensées. Quand on se déroule un scénario catastrophe, on croit juste imaginer une situation future, sans conséquence sur notre existence matérielle, alors qu’en réalité on vit vraiment cette catastrophe imaginée, dans notre corps et dans nos sentiments. On l’a déjà vu, le cerveau ne fait pas la différence entre la fiction à laquelle vous pensez et la réalité.
Cette réponse de stress d’inhibition est provoquée quand on pense être impuissant, quand on estime qu’on n‘a pas les ressources pour surmonter une situation. C’est bien sûr notre inconscient qui arrive à cette conclusion.
L’anxiété paralyse
Cette réponse d’inhibition n’arrange pas les choses, puisqu’elle nous immobilise, un peu comme le lapin pris dans les phares d’une voiture la nuit.
Quand on est anxieux, on ne prend pas de décision ni d’initiative, on est en attente que les choses se clarifient, on perd de l’énergie, on n’a plus d’entrain pour faire des choses simples et amusantes. Il est donc essentiel d’agir dessus afin de ne pas rester paralysé et envahit par l’angoisse.
Contrôler le futur en imaginant le pire
L’anxiété est un phénomène de la conscience. Je dirais que l’anxiété est le signe d’une intolérance à l’imprévu. C’est l’illusion qu’a le cerveau de contrôler le futur en imaginant le pire. Si vous observez vos anxiétés, c’est chaque fois le pire de la situation qui vous inquiète. Si vous avez un problème au travail, vous imaginez le licenciement. Si vous avez un conflit dans votre couple, vous imaginez la séparation.
L’illusion, c’est de penser qu’on peut se préparer à affronter n’importe quelle situation pour autant qu’on l’a déjà vécu en pensées. C’est bien sûr une erreur. La preuve, on peut s’inquiéter de quelque chose qui n’arrive pas, mais qui peut aussi arriver. Également, ne pas s’inquiéter de quelque chose ne va pas automatiquement le faire survenir, juste parce qu’on n’a pas pris une assurance en y pensant. L’inquiétude n’a donc pas d’effet direct sur ce qui nous arrive dans le futur.
La probabilité qu’il nous arrive ce qu’on redoute est vraiment faible. Savez-vous que les études ont montré que 92% de nos scénarios catastrophes ne se réalisent jamais ? Et que pour les 8% restant, en général on trouve des solutions. Pourtant, malgré le très faible risque que ces dangers surviennent, on les vit quand même dans notre tête, et donc dans notre corps.
L’anxiété est la pire stratégie pour se préparer à l’imprévu
L’anxiété diminue notre confiance. En vivant trop souvent l’anxiété, on perd la sensation de contrôler notre vie et on baisse notre confiance en nous-mêmes et en nos capacités à pouvoir surmonter les dangers.
L’anxiété diminue notre énergie. La réponse d’inhibition a pour objectif de nous immobiliser. C’est pourquoi nous devenons apathiques, nous perdons notre entrain, nous ruminons et nos pensées nous fatiguent. De plus, cette baisse d’énergie se répercute sur notre confiance, on se sent plus fragile et donc le stress augmente. On se fragilise.
L’anxiété diminue notre capacité d’agir et de prendre des décisions. Le cerveau va provoquer des stratégies d’évitement qui détourne notre attention du problème. On évite la situation, on se met en retrait, on procrastine, on évite les relations sociales. On pense souvent au danger, mais c’est rare qu’on l’analyse vraiment, car nos capacités cognitives sont perturbées par l’émotion. Souvent, on croit qu’en pensant à un problème, on y réfléchit. Mais souvent c’est une pensée en boucle, on se répète les mêmes choses, et on ne trouve pas de solution.
L’anxiété c’est la garantie de payer la facture à double. On l’a vu précédemment, quand on se déroule un scénario catastrophe, on le vit vraiment au niveau de notre conscience. Donc si vous vous inquiétez qu’un événement survienne un jour J, vous le vivez avant. Si au jour J la catastrophe survient, vous le vivez à nouveau, dans la réalité cette fois. Mais si rien ne se passe, vous l’aurez quand même vécu.
Si on y réfléchit bien, l’anxiété nous prive des capacités dont nous avons besoin si nous vivons un problème. Car de quoi avons-nous besoin si nous rencontrons un problème, si ce n’est de confiance, d’énergie, de mobilité, d’engagement dans l’action et d’une vision globale pour trouver des solutions et éviter la catastrophe.
© Denis Inkei, Mind Center
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