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Ce qui influence les pensées

Ce qui influence les pensées

Pourquoi je n’arrive pas à avoir des pensées positives ? Pourquoi est-ce que je vois toujours le verre à moitié vide ? Pourquoi je suis de mauvaise humeur aujourd’hui ? Notre regard est dirigé par des influences inconscientes qui nous oblige à voir notre vie sous un certain angle, souvent d’une façon négative. Nous allons comprendre pourquoi en découvrant ce qui influence les pensées.

Jung a comparé la conscience à un iceberg, on n’en voit qu’une toute petite partie, ce qui apparaît à notre esprit. Mais comme un iceberg dont la partie immergée peut être gigantesque et déterminer l’activité de ce qui est visible, ce que l’on perçoit de notre conscience n’est pas grand-chose en comparaison des influences cachées.

Nous pensons être libre du choix de nos pensées, de nos réactions, de notre vision de notre environnement et du monde, mais il n’en est rien. Nous sommes en permanence sous l’influence de la partie invisible.

On réagit à ce qu’on vit à travers des émotions, mais les émotions sont dans notre tête, pas dans la situation ou les faits. Il n’y a aucun fait qui porte en lui, comme encapsulé, la façon de réagir émotionnellement. Tel fait provoque telle émotion, en tout temps et qu’importe le contexte, ça n’existe pas. Si dix personnes vivent la même situation, il y a dix réactions émotionnelles différentes.

Entre les faits et notre réaction émotionnelle, il y a toujours une étape intermédiaire : l’interprétation. On interprète tout ce qu’on voit, tout ce qu’on vit, toute interaction sociale. Le problème, c’est qu’on ne le fait pas intentionnellement, nos émotions ne sont pas des choix conscients, ça se passe à un autre niveau, complètement inconscient.

Il est donc intéressant de se poser la question des phénomènes cachés qui influencent notre perception, guident notre regard et dirigent nos raisonnements, nos interprétations et notre action.

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Influence 1 : Nos croyances

La première influence, ce sont nos croyances sur nous-mêmes. Elles viennent des multiples messages que nous avons reçu et des expériences que nous avons vécues depuis notre naissance. Elles concernent la façon de se voir, son estime, mais également toutes les dimensions de la vie, comme la société, le travail, l’argent, les hommes, les femmes, l’autorité, la réussite, etc.

Ces croyances guident notre manière de voir et d’interpréter notre environnement. Par exemple, si quelqu’un doute de lui et pense inconsciemment qu’il ne mérite pas de réussir, il influence négativement sa carrière. Son cerveau sélectionne les événements qui confirment ce qu’il croit de lui. Il retient les expériences négatives et minimise les expériences positives.

Les croyances qui activent les stratégies d’autosabotage sont : ne pas se sentir à la hauteur, être un usurpateur, devoir être parfait, ne pas mériter la réussite.

 

Influence 2 : Le stress

Le stress est le plus grand pourvoyeur d’émotions négatives Le stress, c’est une adaptation de notre organisme dans l’objectif de surmonter un danger. Notre corps et notre esprit sont programmés, face à un danger, à réagir en fonction de trois réactions possibles : l’attaque, la fuite et l’inhibition. Ces trois réponses de stress produisent chacune leur émotion pour soutenir le mouvement : la colère pour mieux attaquer, la peur pour mieux fuir, et l’anxiété pour être paralysé.

Nous réagissons aujourd’hui de la même façon face à nos dangers actuels, qui sont de ne pas réussir son travail, de ne pas arriver à temps, de ne pas contrôler certains éléments de sa vie, d’avoir trop de travail, bref, tous nos défis du quotidien qui génèrent du stress.

On est donc en permanence sous stress, dans une forme de vigilance vis-à-vis de tout, au travail, dans les transports, en famille, donc sous l’influence de l’émotion provoquée par la réponse de stress. Pour vivre, les émotions ont besoin de pensées, de matériel mental. On ne peut pas vivre une émotion sans qu’elle s’incarne dans une pensée. Par exemple, on ne peut pas être en colère contre rien, on est toujours en colère contre quelque chose, donc notre cerveau a besoin de matériel à colère.

Quand on est sous stress chronique, on est toujours sous l’influence d’une des 3 réponses. Si on est en urgence, la réponse d’attaque déclenche ses émotions apparentées, comme l’impatience, l’irritation, la mauvaise humeur ou l’agressivité. Nos pensées seront donc du même type.

Si notre cerveau estime qu’il est plus judicieux de fuir, il provoque des émotions liées à la peur. Vous pensez alors à quitter la situation, ou à vous retirer dans l’ombre, vous échapper

La 3ème réponse, qui est l’inhibition, génère angoisses et anxiétés. En réalité, quand vous avez des pensées anxieuses, quand vous vous déroulez le scénario du pire, vous êtes sous la 3eme réponse de stress, en tension mais immobilisé.

 

Influence 3 : Le corps est diffuseur d’humeur

Le corps est diffuseur d’humeur. Connaissez-vous la théorie du feedback facial ? Des chercheurs ont fait l’expérience suivante. Ils ont demandé à des étudiants d’évaluer le degré d’humour d’un dessin animé amusant. Pendant qu’ils regardaient le film, on leur a demandé de tenir un stylo dans la bouche. La moitié devait le tenir entre les lèvres, la moitié entre les dents.

Quand ils ont analysé les réponses, ils ont observé que ceux qui avaient tenus le stylo entre les dents avaient trouvé les dessins animés bien plus amusants que ceux qui l’avaient tenu entre les lèvres. Pourquoi ? Parce que ceux qui tenait le stylo entre les dents mimait un sourire, tandis que ceux qui l’avait entre les lèvres devaient faire la moue. La conclusion de l’étude est que les expressions faciales associées à une émotion peuvent influencer l’expérience subjective. Si j’ai les traits du sourire, alors ce que je vois est positif. Si mon visage exprime la tristesse, mon regard voit ce qui est triste.

Cette influence du corps ne concerne pas que les muscles du visage, mais l’ensemble de notre corps. Le cerveau sait en permanence qu’elle est la structure de notre squelette, la tension de nos muscles ou le fonctionnement des organes internes. Et en fonction de ces informations, il adapte le mental.

Tant que votre corps est tendu, contracté, vos pensées seront essentiellement négatives. Apprendre à vivre son quotidien dans un corps relâché est un moyen très efficace de diminuer la source des mauvaises pensées.

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Influence 4 : Les stratégies d’évitement

Les stratégies d’évitement du cerveau sont des mécanismes de défense qui nous permettent de ne pas nous exposer à des événements qui nous font peur.  Le cerveau est régi par le principe de la carotte et du bâton. Il cherche à nous détourner de la souffrance, le bâton, et à multiplier les gratifications, la carotte. Quand vous avez un sentiment d’anxiété vis-à-vis d’une situation, quand une tâche vous paraît difficile, compliquée ou nouvelle, vous avez tendance à vous détourner de cette situation, vous repoussez le temps de vous y mettre et faites plutôt des choses faciles qui vous procurent une sensation plus agréable, ou plus facile.

Ces stratégies d’évitement ont le pouvoir de guider notre mental, d’influencer nos choix, de perturber notre concentration, elles ont donc un impact réel sur notre vie. Il faut ici garder en tête que chaque fois que nous nous détournons d’une tâche, ce n’est pas un manque d’intérêt, mais un manque de confiance et la crainte de souffrir.

Il existe différents types de stratégie d’évitement. Il y a la procrastination, les distractions, le déni, l’évitement cognitif. Ça peut provoquer le retrait, la résignation, mais ça peut aller jusqu’aux phobies.

Les stratégies d’évitement se déclenchent d’autant plus facilement quand on n’analyse pas consciemment la situation, car le cerveau, sans information précises, exagère toujours.

 

Ne croyez pas vos pensées

Notre mental est en permanence sous l’influence de multiples facteurs. Notre regard n’est donc jamais neutre, nous ne voyons jamais la réalité telle qu’elle est mais telle que nous la voyons à travers de nombreux filtres. Notre œil est au service de notre inconscient, c’est lui le pilote qui dirige notre attention et nous dit comment interpréter tout ce qu’on vit. La conclusion, c’est qu’il ne faut pas prendre pour argent comptant tout le contenu de vos pensées, ce n’est pas la réalité, c’est la réalité que vous vous racontez. Mais n’oubliez pas que si ce que vous vous racontez ne vous plait pas, il est possible d’en changer.

© Denis Inkei, Mind Center

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