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Gérer un chef toxique

Votre boss vous rend la vie impossible ? Vous pensez peut-être qu’il vous en veut personnellement… Et si je vous disais que son comportement n’a rien à voir avec vous ? La solution pour gérer un chef toxique n’est pas d’essayer de le changer, mais de changer votre façon d’y faire face. Voici 5 stratégies puissantes pour reprendre le contrôle, réduire votre stress et éviter l’épuisement.

1. Sortez du conflit

La première est de cesser d’être en conflit avec votre chef, malgré les nombreuses raisons de l’être. Confronté à des consignes contradictoires et une surcharge de travail, vous avez facilement l’impression qu’il cherche à vous mettre des bâtons dans les roues. Alors vous résistez, vous vous énervez, vous cherchez à prouver votre autonomie.

Mais c’est une erreur. La colère s’installe, vous ruminez le soir et le weekend et vous dépensez toute votre énergie psychique. Ce combat intérieur vous épuise. Ça peut devenir obsessionnel et très anxiogène, on imagine un conflit direct entre son chef et soi, on est persuadé qu’il veut nous virer. C’est véritablement une spirale qui s’enclenche et qui peut nous rendre impuissant et désespéré.

Comprenez ceci : plus un patron contrôle ses collaborateurs, plus il est stressé. Vous interprétez son micro-management comme un manque de confiance en vous, mais en réalité c’est son stress qui le fait agir de cette manière. Il existe certes des patrons toxiques, vraiment tordus, mais dans la plupart des cas, la réalité c’est que les chefs sont aussi stressés que vous.

Eux aussi doivent rendre des comptes et atteindre des objectifs, doutent d’y arriver, se sentent submergés et incompétents. Et pour diminuer leur stress, ils cherchent à vous contrôler. Le vrai message c’est que plus un chef cherche à contrôler, plus il est stressé. En vérifiant sur votre dos, en vous posant tout le temps des questions, il cherche à diminuer son inconfort causé par le doute.

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L’objectif de cette première stratégie est donc de neutralisez votre propre stress. Cessez de lutter et privilégiez la maîtrise de soi. Quand vous êtes confronté à une demande ou une remarque qui vous énerve, prenez trois grandes respirations avant de réagir. Rappelez-vous que ce n’est pas contre vous, mais que c’est le stress qui parle. Observez comment son anxiété influence son comportement, ça vous permet de vous détacher émotionnellement.

2. Diminuez le stress de votre chef

La deuxième stratégie est de communiquer proactivement pour diminuer le micro-management. Face à un patron qui surveille tout ou qui critique plutôt qu’il n’encourage, la plupart des collaborateurs commettent la même erreur : ils cherchent à prouver leur autonomie et leur maîtrise des dossiers en gardant le silence. Ils attendent d’avoir terminé le travail pour en parler, pour montrer un résultat abouti et parfait à leur chef. Ce qu’ils ne réalisent pas, c’est que ce silence augmente son stress. Privé d’informations sur l’avancement du travail, il s’inquiète et devient plus envahissant

Donc après avoir géré votre stress, il s’agit de réduire celui de votre N+1 en prenant les devants sur la communication. Par exemple, vous pouvez envoyer régulièrement un compte-rendu précisant l’avancement du projet, les éventuels points de blocages et les prochaines étapes. En l’informant régulièrement, vous désamorcez son stress avant qu’il ne monte en pression, il vous fait davantage confiance et vous accorde plus d’autonomie. Vous pourriez penser que ça vous rajoute du travail, mais en réalité, c’est un investissement très minime pour avoir la paix.

3. Détachez-vous des critiques

La 3eme stratégie est de développer l’art du détachement face aux critiques.

Un patron stressé, ou qui manque d’empathie et de reconnaissance, est souvent dans la critique incessante. Son regard est toujours pointé sur ce qui ne va pas, jamais sur les petits succès. Quand vous lui remettez un dossier qui vous a demandé beaucoup de travail et de réflexion, et qu’il ne relève que les quelques coquilles, ça vous use. Votre confiance baisse, vous cherchez son approbation en vous justifiant et en cherchant à prouver votre valeur en travaillant d’arrache-pied. En même temps, vous bouillonnez intérieurement en lui reprochant de ne pas voir le travail accompli.

La solution est de changer votre regard sur la situation. Si votre boss est incapable de reconnaître votre travail, il en est incapable. Courir après sa reconnaissance est une impasse, vous perdez de l’énergie inutilement. Vous n’allez que renforcer votre colère et perdre votre estime. Je vous propose de vous offrir ce qu’il ne vous donne pas, félicitez-vous de votre travail. Vous pouvez tenir un carnet de réussites en notant chaque jour 2 ou 3 accomplissements, vous pouvez aussi rejeter mentalement ses critiques et vous rappeler que la qualité de votre travail ne dépend pas de son regard.

Plus vous vous détachez de son approbation, plus vous vous libérez de son influence négative.

4. Posez vos limites

La 4eme stratégie est de faire face à la surcharge de travail.

Un patron toxique peut vous submerger de tâches inutiles, de demandes incessantes le soir ou le dimanche, d’objectifs contradictoires et de double discours. Il peut vous solliciter malgré que vous soyez en congé maladie, vous demandez quelque chose de futile alors que vous êtes en pleine urgence.

Face à cette situation, beaucoup de collaborateurs font l’erreur de ruminer en silence en se forçant à tout faire. Petit à petit, ils se laissent envahir par la frustration mais n’osent pas en parler.

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Vous devez poser vos limites. Si vous dites oui à tout, votre patron n’a aucune raison d’arrêter de vous solliciter. Au lieu d’accepter immédiatement, répondez simplement, avec tact mais fermeté, que vous êtes en réunion et que vous vous en occuperez le lendemain, ou que vous êtes sur une urgence. La limite est claire. Ne vous justifiez pas trop, ça pourrait l’encourager à insister. Reprenez aussi le contrôle de votre agenda, informez sur les plages horaires où vous êtes indisponible, comme le soir ou les weekends. Il existe bien sûr des situations d’urgence, mais elles doivent être exceptionnelles.

Il y a un autre cas de figure fréquent : vous communiquez à votre chef que vous avez trop de travail, il vous répond que vous n’avez qu’à déléguer. Le problème, c’est que déléguer vous prendrait plus de temps encore, sans la garantie que le travail sera bien fait. Il peut aussi vous répondre de baisser la qualité et d’aller au plus vite, mais vous savez que ça se retournera contre vous en cas d’erreur. Dans ces deux cas, vous êtes piégé. Il vous propose une solution qui ne change rien.

Pour sortir de ce piège, vous devez proposer vous-même une solution pour sortir de la surcharge, qui vous arrange et qui l’arrange. Décidez quels dossiers vous ne voulez plus traiter, ceux qui ne demandent pas votre expertise et vous font perdre du temps sur vos gros dossiers, et exposez à votre patron les bénéfices sur l’ensemble de votre travail et de votre bien-être.

5. Préservez votre énergie pour éviter l’épuisement.

Il existe une croyance qui mène directement au burnout, c’est d’être persuadé que sans vous, tout s’écroule. C’est ce qui vous pousse à ne rien lâcher, à faire des heures sup, à être toujours présent pour vos collègues ou vos équipes.

Mais c’est une erreur, vous vous épuisez pour une mauvaise raison, l’entreprise continuera de fonctionner sans vous. Vous n’êtes pas irremplaçable et votre chef doit pouvoir se passer de vous. D’ailleurs, quand vous êtes en vacances, vos projets ne tombent pas à l’eau.

C’est bien sûr par conscience professionnelle que vous ne vous reposez pas, mais l’effet est contre-productif.

D’abord, quand vous êtes épuisés, vous fonctionnez moins bien et faites plus d’erreur. Et si vous tombez en burnout, vous ne pourrez plus mener vos projets. Donc par soucis de rigueur professionnelle, si vous sentez que vous êtes épuisé, prenez du repos, n’attendez pas les prochaines vacances. Les meilleurs professionnels savent quand lever le pied, pas seulement quand accélérer.

Suivez la règle du 20 % : gardez chaque jour 20% d’énergie pour vous, sortez du mode urgence permanente, prenez en main la gestion de votre stress. Sans énergie, on ne peut rien faire de bien. C’est vraiment une dimension essentielle qu’on a tendance à négliger.

Si vous êtes épuisé, tout est plus compliqué. Vous êtes plus sensible aux remarques de votre chef, vous participez à exagérer la situation. Soyez attentif à votre niveau d’énergie, écoutez votre corps et soignez-le.

En conclusion, un mauvais chef ne changera probablement pas. Mais vous n’êtes pas impuissant, vous pouvez changer votre façon d’y faire face. Vous pouvez réduire votre stress et reprendre le contrôle de votre vie professionnelle.